"Lying is the most fun a girl can have" ?! Well, I don't think so.

NE LE (AGE): 12 Août 1986 ; 23 ans
A : Chicago.
VILLE DE DOMICILE : New York depuis peu.
ETAT CIVIL : En couple.
PROFESSION (précisez) : Menteuse à temps partiel ? Ancienne étudiante de journalisme à Harvard, recrue du FBI section criminalité depuis peu, espionne pour un truc louche qui lui échappe entièrement en réalité.
NATIONALITE : Américaine.

Répondez simplement à chacune des questions suivantes.

• Motivation
POURQUOI AVEZ VOUS CHOISI DE DEVENIR UN ESPION ET DE DEVENIR UNE 'AUTRE' PERSONNE DANS LE CADRE DE VOTRE TRAVAIL ? : Lux n'a pas réellement choisi la position difficile dans laquelle elle se trouve. En réalité, elle n'aspirait ni à devenir une espionne, ni même à intégrer une administration comme le FBI. Sa seule envie était de devenir une journaliste de talent, une fouine, certes, mais dans un but louable. Simplement, sa conception du bien & du mal vient d'être fortement ébranlée par une confession paternelle. Si il n'est pas entré dans les détails et qu'elle n'a nullement cherché à en savoir plus, celui qu'elle pensait être un magnat des affaires baignant dans un monde de requins qui rapportait gros, se transforme subitement en homme pas franchement fréquentable, traînant dans des affaires réellement louches. Génial. Mais bon ou mauvais, l'homme reste son père, celui de qui elle a toujours été très proche, et de qui elle n'a jamais eu à se plaindre. Son papa est un homme bien avec sa famille et ses amis, et Lux n'arrive pas à ternir cette image de perfection apparente et à encaisser les dires de celui-ci, à savoir qu'il est réellement dangereux, et surtout qu'il ne fut pas des plus scrupuleux. C'est d'ailleurs lui qui a insisté il y a quelques années pour que Lux intègre une grande université, et si sur le coup rien ne l'avait alarmé, elle commence à comprendre doucement que ce choix n'était pas sans arrières pensées. Maintenant, son père a une nouvelle lubie : lui faire intégrer le FBI. Comme à son habitude, il a annoncé la chose avec subtilité et ne s'est absolument pas opposé au refus catégorique de sa fille, sachant qu'il parviendrait à la faire changer d'avis avec finesse. En lâchant certaines informations sur son ancien employeur, par exemple. En insistant bien sur le caractère vital de cette entrée. En mentant, également. En distillant uniquement certains détails. Lux en sait peu. Elle ne sait quasiment rien sur la Confrérie. Son père s'est contenté de glisser certains détails suffisant pour convaincre sa fille de l'importance capitale de cette mission. Elle doit intégrer le FBI, et lui rendre des comptes. Pourquoi ? Elle ne le sait pas réellement, mais les quelques informations qu'elle a tenté de glâner font plutôt froid dans le dos. Alors, être une espionne, ce n'est ni un choix, ni une envie subite. Travailler au FBI non plus. Les deux cumulés, ça devient très difficile. Lux ne veut néanmoins pas décevoir ce père qu'elle a toujours idéalisé et prend cette mission très à coeur, aussi nocive soit-elle. Pourtant, ce n'est pas évident puisqu'elle a toujours été une fille sincère et entière, et non une menteuse ou une post ado manipulatrice. L'avenir nous dira si cette double vie imposée et cette sensation de glisser sur une mauvaise pente s'atténuera, ou au contraire, si la pression deviendra trop forte.

• Carrière
LA CHOSE LA PLUS DURE DANS VOTRE METIER ? : Mentir, définitivement. Lux a la désagréable impression d'être mise à nue dès qu'elle pose un pied sur l'imposant logo du FBI et ne peut s'empêcher de déglutir et de perdre la face quelques secondes avant de revêtir le masque de la jeune femme agréable et pimpante qu'elle est en réalité. Lux est une novice, elle ne se fait absolument pas passer pour une autre. Son identité est réelle et la façon dont elle agit avec ses collègues de travail l'est tout autant. Pourtant, le simple fait de savoir qu'elle enfonce un couteau dans le dos de la moindre de ces personnes lui provoque à chaque fois la nausée, surtout avec les plus gentils d'entres eux. (C'est pourquoi elle se surprend parfois à rire du manque de jugeotte de Blake, par exemple.) Mentir est radicalement difficile, et parfois, Lux a tendance à oublier qu'elle n'est rien qu'une sale traîtresse lorsqu'elle rit de bon coeur à une boutade d'un camarade. Damn it.
VOTRE EXPERIENCE LA PLUS MARQUANTE : L'arrivée au FBI - toute récente - suite au bourrage de crâne offert gracieusement et discrètement par son père. Lux avait l'impression d'être une enfant apeurée le jour de la rentrée au collège. Ou quelque chose du même genre. Déjà, troquer ses jeans élimés et ses converses pour un tailleur et des talons est en soi même une expérience marquante ; son look casual devait être relegué au placard, et Lux avait l'impression d'être une enfant se glissant dans les vêtements de sa maman. Elle était aussi mal à l'aise (et pourtant, la maladresse ne fait nullement parti de ses défauts.) Le premier jour fut réellement intimidant, et elle n'osait presque rien faire ou dire, à mille lieux de la jeune femme franche, parfois expansive et surtout très agréable (quoiqu'un peu cynique sur les bords) qu'elle est en réalité. Heureusement, on lui offrit un café des paroles réconfortantes dès le début, et Lux s'est intégrée très rapidement dans cette grande famille. Bien trop vite à son goût. Surtout maintenant qu'elle sait qu'ils sont plus ou moins ses ennemis attitrés. Sans qu'elle le veuille réellement.
VOTRE EXPERIENCE QUI FAIT VOTRE FIERTE : Même si sa mission est mauvaise et qu'elle en a conscience, Lux est fière de marcher sur les traces de ce père qu'elle a toujours bien trop admiré, même si ses traces sont souillés par les crimes et le sang. Elle ne connaît pas la gravité de ses actes et pour lui, il est un homme bon. Le fait qu'il lui fasse plus confiance qu'à sa soeur aînée pour lui confier cette tâche, et qu'il ose aborder avec un elle un sujet tabou pour le reste de la famille l'emplit d'une fierté certaine mais malsaine, puisque Lux est consciente que ce qu'elle tente de faire de son mieux pour ne pas décevoir son père, est mal. Mal. Et clairement mal. Et que pour le faire sans scrupules aucuns, il faut être une personne mauvaise. Ce qu'elle n'est pas, loin de là.


• Mise en situation.

Lux n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Elle avait tourné, tourné et retourné dans ses draps sans trouver le sommeil salvateur. Tout dans cet appartement était trop neuf, trop à sa place, et rien que ce nouvel habitat la rendait fébrile, mais dans le mauvais sens du terme. On se serait cru dans un catalogue Ikea, et Lux détestait cette sensation : celle de ne clairement pas être à sa place, ou de faire tâche dans un environnement stérile. Cet appartement flambant neuf, elle le devait à Sheppard Senior, bien sûr. Une petite compensation, dirons nous. Elle avait toujours vécu à Chicago et déménager dans une ville aussi gigantesque que New York n'avait jamais été dans ses projets. C'est là bas qu'elle avait tous ses repères, sa vie, ses rues, ses habitudes. Ici, elle se sentait prisonnière et profondément perdue, un peu à l'instar de Scarlett dans Lost in Translation. Après un enième soupir, Lux tâcha de se blottir contre Darwin qui lui ne semblait pâtir nullement de la situation. Il dormait profondément, et son visage était apaisé comme jamais. La vision de ce tableau arracha un sourire doux à la pourtant très torturée Lux. En effet, ce n'était pas à lui qu'on avait proposé un réel dilemme. Ce n'était pas lui qui allait devoir se corrompre pour au final, elle ne savait même pas quoi, ou qui. Putain. Toute cette histoire avait réellement l'air d'un mauvais rêve et la petite blonde espérait réellement qu'en rouvrant les yeux demain matin, tout se soit effacé. Mais bien sûr. La tête reposant sur le torse de son petit ami, ses cheveux blonds épars caressant sa peau, Lux crevait d'envie de le réveiller, et de lui faire part de ce qui lui pesait tant. Elle se mordait la lèvre inférieure avec une telle hargne que bientôt le goût âpre du sang envahit sa bouche. Après des heures à tergiverser sur l'égoïste qu'elle serait si elle réveillait Darwin simplement pour sentir ses bras autour de son corps, Lux sentit ses paupières papillonner, et finit par sombrer dans un sommeil paradoxal, empli de rêves tordus, cauchemardesques, sans aucun sens. Des flashs lui revenaient, certaines phrases également. Les images et les sons se multipliaient, perdant leur essence originelle, se déformant jusqu'à former un tableau surréaliste. Elle se revoyait résoudre un jeu de logique ou une énigme tordue paternelle, le Dimanche, s'essayer au tir dans un club pendant des vacances scolaires, toute heureuse de jouer au cow boy, Lux se rappelait avec précision des sports auxquels elle s'était inscrite et plus les souvenirs lui revenaient en rêve, moi elle semblait d'accord. La gymnastique ? L'endurance ? N'aurait-elle pas préféré de loin la danse et l'équitation, comme n'importe quelle petite fille ?! Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce matin là, Lux ployait sous le poids d'un mot qui venait de la heurter de plein fouet : avait-elle conditionnée, manipulée, depuis longtemps pour accomplir un dessein dont elle ne savait rien ?

« J'en ai marre, je ne veux plus y aller, j'ai changé d'avis. Porter ces escarpins affreux c'est une torture, j'ai l'impression que cette jupe me compresse le ventre, en plus je dois ressembler à rien avec cette veste de tailleur. Ou alors à moi déguisée en vieille. Comment tu me trouves, sincèrement ? »

Quand Lux était stressée, ou bien sur les nerfs, elle avait tendance à parler beaucoup plus, et de façon rapide de sa joli voix quasi enfantine. C'était sa façon à elle de dissimuler ses angoisses et surtout le poids de la culpabilité déjà bien présent, avant même qu'elle ne soit dans la place. Adressant un sourire faussement aguicheur à Darwin - qui continuait à dévorer ses céréales - Lux fit un tour complet sur elle même dans sa tenue qui lui allait bien mieux que ce qu'elle pouvait s'imaginer. Bien sûr, ça la changeait de ses converses, mais le résultat était tout à fait ravissant, quoi qu'elle en pense. Suite au manque de réaction de son petit ami, la blondinette soupira et ajouta, plus sèchement.

« Dis le si je t'ennuie, surtout. »

Lux n'eut pas le temps de continuer à lui offrir une rafale de reproches qui se terminerait sûrement sur l'oreiller avant qu'elle ne se mette en retard dès son premier jour - retarder l'échéance ne la dérangeait nullement - puisque un téléphone portable se mit à sonner. La jeune femme tressaillit, reconnaissant là la sonnerie significative du mobile que lui avait offert son père. Un bijou de technologie indécelable dont la position sur les satellites et le numéro changeait régulièrement. Il ne devait servir que pour le joindre, lui, et plus tard, joindre cette entreprise ou elle ne savait quoi étrange, dès qu'elle serait jugée prête & mature. Lux tressaillit et sortit précipitamment de l'appart, attrapant rapidement son sac à main tout en esquissant une grimace à Darwin, qu'elle adorait taquiner, malgré tout. Même quand la situation était tendue. Elle manqua de trébucher dans les escaliers à cause de ces hauts talons qu'elle maudissait plus que tout et décrocha d'une voix fluette. Mal à l'aise. Intimidée. Qui ne lui ressemblait pas du tout. Depuis quand l'intrépide Sheppard était-elle mal à l'aise ou timide face à quelqu'un ? Jamais. Elle était grande gueule, cynique, certes, mais jamais effacée. Pourtant, son père lui rappelait l'accord qu'elle avait accepté et la gêne qu'elle ressentait face à cette situation. Lux commençait tout juste, et avait cette envie de bien faire, de ne pas décevoir ceux qu'elle aimait, surtout pas. Elle espérait qu'avec le temps, ce serait plus facile, bien sûr.

« Allô. »
« Bonjour, Lux. Alors, comment te sens-tu ? Tu es prête à entrer dans la danse ? »
« Bonjour Papa... On fait aller. Je ne sais pas si je suis vraiment prête, et si je pourrais l'être un jour, mais ça ira. Tu peux me faire confiance. »
« Très bien, c'est ce dont je voulais m'assurer. Tu ne me décevras pas ? »
« Jamais, tu as ma parole. »
« Parfait alors. Je dois te laisser ma chérie, on m'attend. N'appelle jamais à la maison pour tout ce qui concerne le FBI, surtout. Sois prudente, c'est une question de vie ou de mort. Donne moi rapidement de tes nouvelles, d'accord ? »
« Je te téléphone ce soir... Est-ce qu'un jour, tu m'en diras plus ? »
« Chaque chose en son temps, Lux. Je t'embrasse. »

Et il coupa court. Lux soupira. Son père n'avait jamais été aussi froid, distant et méthodique. Elle découvrait une nouvelle facette de sa personnalité et celle ci n'était réellement pas des plus agréables, qu'on se le dise. Elle s'engouffra à regret dans les transports en commun et c'est après une hésitation et un long soupir qu'elle osa fouler le sol du FBI. L'endroit grouillait, des gens s'affairaient à tous les coins et personne ne semblait faire attention à elle. Elle se sentait pourtant épiée, et montrée du doigt. Comme si il était écrit 'traîtresse' au fer rouge sur son front, ou quelque chose du genre. Lux avança avec une assurance entièrement feinte jusqu'à l'acceuil où elle se présenta. On lui offrit un badge, une visite guidée, et une affiliation au secteur criminalité. Super. De paroles en sourires, la jolie blonde parvint à gagner en assurance, et à la fin de la première journée, elle se sentait déjà presque integrée auprès des gens avec qui elle allait 'collaborer'. Elle n'était qu'une novice, bien sûr, mais ça changerait. Lux avait presque oublié qu'elle jouait un jeu, puisque son personnage n'en était pas un. Elle gagnait en assurance et en serenité au fur et à mesure puisqu'elle restait entièrement elle même. Pas de faux nom, pas de fausse identité, pas de personnalité feinte. Lux restait Lux, c'était la seule façon d'être afin d'accepter ce travail dont elle ne voulait pas, et cette double vie qui allait tôt ou tard la faire imploser...








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