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 When a man cannot be free ― Alison

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Gabriel Saint-Criq
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Gabriel Saint-Criq


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MessageSujet: When a man cannot be free ― Alison   When a man cannot be free ― Alison EmptySam 12 Sep - 1:46



(c) spg_girls
When a man cannot be free ― Alison 002fxkqz When a man cannot be free ― Alison Famke03a
« Because a mainer to my vein,
Leads to a center in my head. »

(c) Lou Reed _Heroin



La nuit tombait. La grande ville étincelante qu'était New-York se recouvrait des ténèbres d'une nuit nouvelle. C'était l'instant crucial où les personnes appartenant au commun des mortels changeaient d'attitude du tout au tout: la journée avenants et chaleureux, prêts à la discussion et à s'attarder devant les vitrines de magasins, la beauté de l'architecture de la ville, les grandes et agréables allées bordées d'arbres, le déroulement continuel et continu de voitures. Mais dès que le soleil entamait sa chute, ils se faisaient plus distants, plus hostiles, plus apeurés. Leurs pas défilaient en un rythme soutenu par l'écho grondant de la ville. Ils avaient peur, ils ne s'attardaient plus. Les ténèbres les enveloppaient et ils avaient peur pour leurs vies. Autrefois, Gabriel, lorsque son nom était encore Louis, aurait partagé leurs peurs. Il ne craignait pourtant pas pour sa vie: il avait toujours son arme de service sur lui et était prêt à s'en servir au moindre trouble-fait qui s'épanouirait sur son chemin. Il n'était et n'avait jamais été un de ces démocrates étroits d'esprits se jugeant visionnaires qui abhorraient les armes à feux: elles étaient un mal nécessaire, comme Gabriel était aujourd'hui un mal nécessaire. Il fut un temps où il partageait les idéaux de ces rêveurs, de ces utopistes, lui aussi voulait changer le monde, le rendre meilleur. Il était amoureux, et quand une personne est vainement et pleinement éprise d'une autre, rien ni personne ne peut lui retirer les œillères qu'il s'est placé. La douce désillusion est arrivée avec le temps, la brutale amertume ne s'est pas annoncée, avant de venir lui assener le coup fatal.

Il n'avait ainsi pas peur pour lui-même, il avait peur pour cette mère de famille qui rentre chez elle après une laborieuse journée d'acharnement professionnel, il avait peur pour cette fille qui avait une jupe un peu courte et attirait le regard de vieux pervers lubriques, il avait peur pour ce jeune garçon, qui semblait un peu trop insouciant pour les temps qui courraient alors. Et aujourd'hui, la santé de la ville-monde n'était pas allé en s'améliorant, bien au contraire. Sous ses yeux ébahis et sa vaine impuissance, il avait vu les quartiers dangereux s'élargirent, les gangs prospérer, les meurtres devenir un simple arrière plan habituel, les réseaux s'organiser... Et il n'avait rien pu faire. Il était sagement resté assis sur sa chaise, dans les locaux du FBI à traiter des cas isolés, des affaires moindres dans le chaos s'installant impunément. Il n'était qu'un sous-fifre, certes un agent jeune, ambitieux et très prometteur, mais un sous-fifre malgré tout et il ne pouvait pas changer les choses. Alors il accomplissait les tâches qui lui incombaient et aller rejoindre chaque soir, la moitié de son âme, et il la serrait tout contre son corps, tout contre son cœur, et il la noyait de baisers et d'un amour florissant. Il était heureux, euphorique, niais et bien trop mièvre. Mais heureux. Il l'aimait, et il l'aime toujours, le malheureux... L'amour est bien trop aveugle, l'amour est folie. Et c'est ainsi qu'il finira, damné de ne pouvoir se sevrer de son absence, fou de la savoir dans d'autres bras. Ses pensées le torturent, mais il tente de ne pas y penser, cette histoire est derrière lui dorénavant.

C'est donc entre chien et loup que Gabriel décida de quitter son appartement luxueux ; le meurtre est lucratif et il tient à tenir son rôle correctement. Le petit salopard imbuvable qu'il est devenu n'habiterait pas dans un modeste deux pièce avec vu sur la misère abondante du Bronx. Ridicule non-sens, et il ne peut pas se permettre un seul faux pas, sa vie en dépend. Et même s'il n'y tient plus, à sa vie - aucune personne ne l'y rattache, après tout, il ne faillira pas. Car Louis comme Gabriel sont des hommes dont la valeur du devoir avait encore un sens; on lui avait donné une mission, il devait la remplir, coûte que coûte. Après tout, il ne lui restait que son activité professionnelle pour venir combler le trou béant de sa vie, et il ne comptait pas tout foutre en l'air pour une connerie d'appartement. Mais malgré tout, Gabriel -bien qu'un simple personnage inventé- prenait peu à peu part de la personne de Louis, il se sent rongé par cet étranger ; mais n'est-ce pas ce qu'il a toujours souhaité ? N'est-ce pas ce qu'il voulait en acceptant cette mission ? « Être un autre », il avait souhaité. « Quelqu'un de si opposé à ce qu'il était alors, qu'il finirait par mépriser l'homme qu'il avait été. » Et bien, c'était chose faite. Le droit, le loyal, l'entier Louis était désormais ce connard de Gabriel. Outrancièrement séducteur, indécemment tapageur et foutrement faux. Cruellement froid, et incroyablement insensible. Du moins en apparence, car tout au fond de son être, il conservait un spectre de son âme passé, couchée tout contre ses os, dissimulée du monstre Gabriel. Tremblante, frêle, prête à être dévorée, elle attendait son heure, l'heure de la fin. Mais aujourd'hui, elle est encore là, et c'est pour cela qu'il avance vers ce sordide quartier, vers le légendaire Queens, malfamé et hostile.

Mais il n'a pas le choix, en réalité. Il en a besoin, il lui en faut, là, maintenant. Il ne peut refréner son envie – pas encore un besoin toutefois. Ce n'est qu'occasionnellement qu'il en consomme, il préfère conserver son habitude avec sa fameuse compagne – la Marie-Jeanne. Plus fidèle, moins dangereuse. Mais tout aussi illicite. Pourtant, ces derniers temps, il ne plane plus aussi bien, quelque soit la qualité de l'herbe en question. Certainement parce qu'il ressasse de plus en plus son histoire, son conte de fée avec Amy. Ils avaient prit l'habitude depuis le lycée de planer un peu, ils se sentaient vraiment bien ainsi. Ils pouvaient se fixer des heures durant, trouvant des réponses et des réconforts dans le regard trouble et défoncé de l'autre. Maintenant, il fumait seul, comme un con, dans son appartement. Il fixait les murs et ne trouvait ni réconfort ni réponse en eux. Il ne trouvait plus que des questions sans fin, des tourments, des difficultés. Alors il s'en passait. De plus en plus. Et il se tournait vers plus fort, vers plus dangereux, vers plus différent. Il cherchait encore, après des mois, ses nouveaux penchants, ses nouveaux loisirs, ses nouveaux plaisirs, ceux qu'il découvrirait, ceux qui ne lui rappellerait pas traîtrement quelques fabuleux moments avec son aimée du passé. Mais cela n'est pas quête aisée lorsque l'on a partagé sept années avec cette personne-là, notamment toute sa vie d'adulte et la fin de son adolescence. Là a peut-être été leur première erreur. Parce qu'il les traque, leurs erreurs, mais il n'arrive pas à trouver de réponse tangible, de réponse ferme, alors il devient comme fou, il lui faut se calmer. Il lui faut sa came ; un peu de coke pour repartir. Un peu de plaisir en poudre pour oublier. Ses médicaments magiques. Son lavage de cerveau personnalisé.

« Tu vas l'ouvrir cette putain de porte! »


Voilà ce qu'il aurait eu envie de hurler. Deux fois qu'il frappe, pas de réponse. Il aimerait la défoncer, cette porte, et rentrer lui même la trouver. Mais il a besoin d'elle, alors il ne dit rien. Parce que cette femme, cette putain désinhibée, possède la meilleure cocaïne de la ville, il attend. Il a sérieusement l'air d'un drogué en manque, pourtant, il ne l'ai pas. Ou si, il est un drogué en manque de son amour, il est un simple humain qui recherche désespérément la paix, et qui, ne la trouvant pas, cherche des simulacres. Quitte à se briser.



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Alison Lemmon
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MessageSujet: Re: When a man cannot be free ― Alison   When a man cannot be free ― Alison EmptyDim 13 Sep - 0:13

    Jeudi Soir, 23h21.

    Alison était chez elle, installée tranquillement sur son canapé, les jambes posées sur sa table basse, la tête calée contre le dossier confortable. Rien de prévu pour ce soir, et c’est bien pour cette raison qu’elle se permettait un petit moment détente. Et là, vous allez me demander : mais à quoi ressemble la demeure d’Alison Lemmon ? A tout ce qui a de plus banale à vrai dire. Un appartement normal, en plein centre ville. Pas un truc miteux, mais pas un loft de bourge non plus. Pourtant, avec son héritage et le fric qu’elle gagnait, elle aurait pu. Mais cela lui ressemblait peu. Elle s’accommodait du minimum, et préférait s’accorder quelques caprices de temps en temps, plutôt que de s’acheter des voitures de luxe, des bijoux et tout le tralala. C’est pour cette raison que son chez elle, était comme celui de monsieur tout le monde. Elle avait cependant su le rendre chaleureux et accueillant en le personnalisant comme elle le désirait. Ainsi, le salon était décoré sur un thème un peu asiatique, dans les noirs et bordeaux, avec une table très basses, des murs blanc mais de magnifiques tableaux orientaux. Pour télé, elle s’était tout de même fait le plaisir d’acheter un écran plat. Cela lui permettait de regarder de bon dvd sur écran géant. Car oui, Alison était fan de cinéma. Etait-ce vraiment surprenant pour quelqu’un comme elle ? Elle était peut-être une dealeuse qui aimait boire, se droguer et tout ce qui va avec, mais elle était tout de même une femme raisonnable, et intelligente. Elle connaissait donc ses limites et n’était pas une accro dépendante.

    Et à vrai dire, peu de personnes connaissaient ce côté là de sa personnalité. Car personne n’osait mettre les pieds chez elle. Personne ne savait où elle habitait de toute manière. Et elle tenait à conserver cette facette là secrète. Car si on vous bouffe cela, il ne vous reste plus rien, et c’est bien dangereux dans le monde dans lequel elle vivait. Comment ce Gabriel avait-il découvert son adresse ? Bonne question ? ( a voir avec ce qu’elle a écris) Peut-être est-ce à cause de son métier et de ses informations. En tant qu’espion, il avait de quoi se renseigner. Cela, cependant, elle l’ignorait.

    C’est pour cela qu’elle fut pour le moins surprise en entendant des bruits sourds et plutôt violents frappés contre sa porte. Sa première réaction fut de froncer les sourcils et de se redresser, avant de baisser le volume du son. Pendant un instant, elle resta indécise. Il était rare qu’elle ait des visites. Ses voisins ne la côtoyaient pas. Trop peu fréquentable à leur goût. Il ne pouvait donc s’agir que de… qui ? Bonne question ? Intriguée, elle finit par se lever, alors que son visiteurs continuait de frapper de plus en plus fort, la patience n’étant visiblement pas son fort.

    Charmant, pensa t-elle en franchissant les quelques mètres qui la séparaient de son entrée. Là, elle regarda à travers le trou de sa porte et reconnut celui qui était aussi pressé. Gabriel Saint-Criq. Elle n’oubliait jamais un visage, ni un nom. Et pourtant, elle ne connaissait pas beaucoup cet homme. Il était juste… difficile à oublier. Du genre pas comme les autres. Facilement repérable. Et visiblement, en manque ce soir là. Après avoir attendu encore quelques secondes, histoire de lui montrer qu’elle n’était pas un toutou qu’on sifflait dès qu’on en avait besoin, elle finit par tourner la clé dans la serrure et par ouvrir la porte. Un petit peu. Laissant son visage apparaître, elle s’adossa contre le pan avec un petit air moqueur et demanda :

    « Et ben… c’est qu’on est en forme ce soir dis donc ! Vu l’heure avancée, t’as intérêt à être poli et à avoir quelque chose d’intéressant pour moi, mon vieux… »

    Elle changea alors de comportement du tout au tout alors qu’elle se remémorait un détails désagréable. Comment avait-il eu son adresse ? Déjà, elle repassait en revue toutes les personnes potentielles qui connaissaient son lieu de résidence et qui auraient pu la trahir. Mais le nombre était limité. Et elle ne pensait pas qu’ils puissent être en contact avec Gabriel. Comment alors ? Bonne question. Le meilleur moyen de le savoir était peut-être de le lui demander directement, tout bêtement.

    « Comment tu m’as trouvé ? »

    Elle n’avait pas pour habitude de vouvoyer ses clients. Après tout, c’étaient eux qui avaient besoin d’elle, pas l’inverse. Même si aujourd’hui elle arrêtait de vendre de la coke, elle avait largement de quoi finir ses jours tranquillement, sans soucis à avoir. Elle n’allait donc pas se laisser marcher sur les pieds. C’était une chose qu’elle avait très vite mis au clair durant ses premières années de ‘dealement’. Quand vous êtes une femme dans ce milieu, il faut savoir ce faire respecter. Chose qui n’était pas toujours facile. Soit il fallait faire les dures à cuire, menacer de leur péter la tronche toutes les deux secondes, et le faire effectivement… soit, il fallait se la jouer maligne… Ce qu’Alison avait fait. Elle s’était montré menaçante, intraitable, déterminée, mais aussi coquine et mystérieuse. En jouant sur ces deux tableaux, et en faisant croire qu’elle était autant accessible, qu’inaccessible, elle s’était fait un nom dans la ville qui ne dort jamais. Et à présent, elle était tranquille. Du moins, le croyait-elle. Jusqu’à ce soir. Comment ce gars là avait-il eu son adresse ?! Alors qu’elle se posait la question pour la millième fois en moins de cinq minutes, elle entendit un craquement au bout du couloir, suivis d’un grincement de porte. Saleté de vieille bique ! Pensa t-elle en voyant le visage décrépis de sa voisine. Toujours à fourrer son nez dans les affaires des autres. Poussant un soupire, Alison finit par ouvrir la porte en grand avant de lancer à son interlocuteur, dans un chuchotement :

    « On ferait mieux de parler de ça à l’intérieur. Les murs ont des oreilles… »

    Et les vieilles peaux aussi ! Bien que réticente, elle ouvrit la porte en grand et s’effaça pour laisser passer Gabriel. Elle referma tout de suite la porte derrière lui. Déjà, elle le voyait s’avancer dans SA demeure et regarder autour de lui… VOILA pourquoi elle n’invitait aucun client et même personne chez elle. Ils étaient beaucoup trop curieux. Croisant les bras devant sa poitrine, Alison le rattrapa et se planta devant lui, lui bloquant l’accès au salon. Hors de question qu’il fasse comme s’il était chez lui. Et puis quoi encore ! S’il avait quelque chose à lui demander, qu’il le fasse et qu’il lui foute ensuite la paix. Elle n’avait pas prévue de bosser ce soir. Tout ce qu’elle voulait, c’était se pieuter. Une longue journée l’attendait demain, et ce n’est pas parce qu’on lui faisait les yeux doux qu’elle allait jouer les bonnes samaritaines… Ca ne lui allait pas comme costume de toute manière…

    « Vas-y… accouche… »

    Le ton qu’elle avait adopté était mi figue, mi raison, et il était difficile de savoir à quoi s’attendre avec elle. Et sur quel pied la prendre…


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MessageSujet: Re: When a man cannot be free ― Alison   When a man cannot be free ― Alison EmptyMar 15 Sep - 15:16

Après un énième coup, Gabriel s’autorisa à observer le couloir. Il était étonné, en réalité, qu’Alison habite ici. Tout était tellement ordinaire, identique à tous les autres immeubles de cette ville. Il imaginait déjà les petites familles fades et lisses se cachant derrière les portes, les voisins discrets et respectant l’intimité de chacun, souriant innocemment à celle qu’ils avaient entendu hurler la veille au soir alors qu’ils tentaient de mettre au lit des enfants turbulents… Il imaginait les jeunes couples, fraîchement installés, baptisant les quatre coins de leur appartement, se souriant amoureusement… Sombre idiot. Il oubliait, à chaque fois. Il n’était qu’un imbécile. Il croyait toujours arriver à gérer, et c’était dans ces moments-là que la douleur devenait la plus terrible. Son cœur se resserrait comme si une main l’empoignait jusqu’à l’éclater, il avait alors du mal à respirer, tellement de mal… Trop de douleurs, trop de passé, trop de souvenirs re-jaillissant soudainement… Cela était bien plus qu’un simple homme pouvait supporter, pourtant, il essayait, de toutes ses forces, de survivre, d’oublier, d’avancer, mais dès qu’il faisait un pas en avant, la douleur le traînait de trois en arrière… A chaque fois que la lumière revenait à son regard, il était à nouveau –à peine quelques secondes après- au fond du gouffre, découvrant l’âcre goût de la boue. La bouillie de son cœur, de son âme, de sa vie… Il n’arrivait plus à le gérer, il n’y arrivait presque plus, et cela mettait de plus en plus sa couverture en péril. Et Gabriel avait le sens de l’honneur et du devoir, il ne pouvait pas se permettre de flancher, il se devait d’assurer sa mission… Alors, il fallait simplement étouffer cette douleur. Et chaque problème ayant une solution, il allait devoir en trouver une.

Mais il existe certaines solutions plus faciles et lâches que d’autre : son choix s’était porté sur celles-là. Il avait prit la solution de la facilitée, la drogue. Il endormait son cerveau, et croyait aller mieux mais il se contentait de s’anesthésier les neurones, de ne plus penser du tout… Et c’était facile, et c’était bon, et salvateur. Mais après chaque instant de répit, le mal revenait, plus fort, plus grand, plus dévastateur que jamais. Il se nourrissait des faiblesses de Louis, et déstabilisait et détruisait Gabriel. Et Louis était faible, et Louis voulait devenir néant, mais on ne peut effacer sa personne si facilement, alors il sombre, continuant de se battre pour une cause vaine. Un but irréalisable. Il est aveugle, il sera la cause de leurs chutes.

Enfin, la porte finit par s’ouvrir : Alison en émergea, étonnée qu’elle était de découvrir le jeune homme démuni face à elle. Il su instinctivement qu’elle se demandait comment il avait su où elle habitait, et il ne comptait pas l’en informer pour autant. Il était un tueur à gage, et connaître des informations sur les autres, c’était son métier, en quelques sortes. Plus : il était à l’origine un agent du FBI et aujourd’hui un espion, alors récolter un rayon d’informations sur les personnes l’entourant c’était doublement son travail. Mais l’on pouvait avouer qu’aujourd’hui, il avait grandement fait du zèle. Parce qu’Alison n’avait rien à faire avec sa mission, mais qu’il aimait avoir une longueur d’avance sur les autres en connaissant le maximum de renseignements sur chacun. Mais surtout parce qu’il y avait quelque chose en Alison de différent, quelque chose qui intriguait notre cher Gabriel. Son instinct de prédateur lui disait que cette femme n’était pas une simple dealeuse, que quelque chose différait des autres. Mais comme il ne savait dire quoi, il continuer de s’informer à son sujet, jusqu’au jour où il découvrirait ce qui l’incitait à la prudence en sa compagnie. Toutefois, il ne cilla pas quand elle le fixa de ses airs supérieurs, lui demandant s’il avait quelque chose d’intéressant pour elle. Toujours sur le seuil de la porte, il sortir et posta devant son regard une liasse de billets fraîchement imprimés. Sans un mot, et sans même lui rendre, il resta là, s’apprêtant à lui demander, ironique, combien de temps elle allait le faire attendre avant de le laisser entrer, peut-être jusqu’à ce qu’il réveille tout son voisinage ?

Elle le laissa enfin entrer, et alors qu’il franchissait le seuil, se retrouvant dans un couloir doucement éclairé, il répondit alors à sa nouvelle question, en lui désignant d’un geste désinvolte du menton la liasse de billets qu’il tenait dans sa main droite :


« Ca, c’est ton problème. Comment je t’ai trouvé, c’est mes histoires. »


Il avait parlé d’un ton qui n’incitait pas à poursuivre cette conversation, mais peut-être ne le verrait-elle pas…


« Il me faut trois grammes. »


Trois grammes pour plus avoir mal, trois grammes pour être apathique. La bonne came coûtait deux cent dollars le gramme… Ce qui devait environ lui coûter six cent dollars. Un moment de non accalmie lui coûtait cher. Mais qu’importe, ce n’était pas une simple envie, ou une dérisoire gourmandise, un luxe, c’était un besoin intrinsèque, un besoin vital désormais. Il n’était pas accro, ô non ! , mais cela ne serait tarder aux vues de son rythme. Il avait de plus en plus mal, et il n’avait pas trouvé d’autres moyens de se sentir mieux. Triste sort qui lui était réservé. Car Gabriel comme Louis n’étaient pas inconscient des conséquences de ce début d’addiction. Cela pouvait leur coûter leur poste, cela pouvait tout faire foirer. Mais ils n’avaient pas le choix. Louis avait trop mal, et il devait se taire pour laisser Gabriel mener à bien cette mission. Alors il lui donnait sa dose de calmants, à la manière d’un gamin à qui on donne un jouet pour calmer sa crise de larmes… Sauf que les jouets évoluent avec le temps, et deviennent bien plus dangereux et risqués. Malheureusement pour eux.

Il s’avança vers la porte menant au salon quand Alison s’interposa entre lui et la porte. Elle ne souhaitait apparemment pas qu’il puisse mettre un seul pied dans son monde. Ce qui lui donnait envie de rire. Elle semblait vouloir préserver ce nid douillet qu’elle s’était offert, loin de SON monde, loin du monde auquel, en définitive, elle appartenait elle-même puisqu’elle avait fait le choix de devenir une dealeuse. Pas médecin, pas professeur, pas avocate, pas journaliste : dealeuse. Alors elle se devait de fréquenter des gars bizarres comme Gabriel et leur offrir ce qu’ils désiraient. Après tout, le client est Roi, non ? Et bien, apparemment pas chez Alison. Elle refusait de le laisser passer, une nouvelle fois, alors il lui dit, reprenant un semblant de sérieux :

« T’as peur de quoi ? Je vais pas salir tes beaux canapés – j’imagine qu’ils sont beaux hein. Je vais pas torturer ton chat parce que je suis en manque non plus. Je veux juste poser mes fesses quelques part, je veux poser mes putains de fesses le temps que t’ailles chercher la came. Et j’irais pas balancer à tes voisins qu’ils vivent à côté d’une putain de dealeuse. Faut pas avoir peur comme ça, hein, et puis, c’est les risques du métier, et tu l’as choisi toi-même ton boulot. »


Et il planta son regard dans le sien, un air de défi dans les yeux, après avoir jeté un regard plutôt lubrique sur sa tenue du soir.
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MessageSujet: Re: When a man cannot be free ― Alison   When a man cannot be free ― Alison EmptyVen 18 Sep - 19:22

    Qu’est-ce qui avait poussé Alison à faire ce qu’elle faisait aujourd’hui ? Bonne question ! Et à vrai dire, la réponse était plus aisée qu’on ne pourrait le croire. Avec l’argent et la réputation de sa famille, elle aurait pu faire n’importe quoi : dentiste, médecin, avocate. Mais non. Au lieu de cela, elle vendait de la drogue à des bons à rien qui avaient seulement assez de fric pour se payer le dose. De quoi tenir jusqu’à la prochaine ! Pour eux, c’était encore plus important que bouffer ou d’avoir un toit où dormir. Bon bien sur, sa clientèle ne comptait pas que des miteux dans ce genre. Il y avait des gosses de riches aussi. Des gens comme elle. Sauf qu’ils n’avaient jamais le culot de tourner le dos à ce qu’ils étaient, à ce que sont leur parents et sauter le pas. Ca, elle l’avait te tit elle ! Elle ne supportait pas qu’on lui dicte sa vie. C’est pour cela que, très jeune, elle avait pris les choses en main. Qu’elle s’était rebellée. Qu’elle avait fricoté avant l’âge ‘normal’… qu’elle avait goûté à ce qu’elle vendait aujourd’hui… Et elle s’en sortait pas trop mal. Sa personnalité, sa détermination, et aussi ses relations avaient fait d’elle une personne réputée, mais aussi réputée. Pas une vulgaire catin qui vendait un peu de coke au quoi de la rue. Non… elle n’était pas aussi misérable. Et heureusement ! Elle ne se l’aurait pas permis de toute manière, et cela, quoiqu’il arrive. Selon elle, les pauvres étaient pauvres uniquement parce qu’ils le voulaient. Quand on veut réussir, on réussit. On peut partir de rien et atteindre des sommets. Il suffit d’être ambitieux et fort. La volonté, c’était la clé de tout.

    Voilà comment elle en était arrivée là. Voilà comment elle se retrouvait dans un appartement on ne peut plus normal, coquet même (mais juste un peu). Et elle n’avait pas à se plaindre au niveau budgétaire. Et ce qui était formidable, c’est qu’elle ne le devait qu’à elle même. Elle n’avait jamais utilisé l’argent de ses parents. Jamais ! Leur nom, peut-être, mais jamais leur fric. Elle était trop orgueilleuse pour cela. Et l’argent sur, c’est l’argent qu’on a gagné soit même, à la sueur de son front. Bon, son boulot avait certes des inconvénients. Du genre : un malade vient frapper à sa porte aux alentours de minuit, manquant de réveiller tout le voisinage. Elle n’arrivait toujours à croire qu’on est pu trouver son appartement aussi facilement. Car ce clanpin n’était qu’un… qu’un quoi ? Bonne question. Mais il n’avait pas l’air au meilleur de sa forme en tout cas. Il y a une chose dont Alison était certaine : Gabriel n’était pas celui qu’il semblait être. Mais cela ne l’avançait pas vraiment… Elle était peut-être perspicace, mais pas voyante. Elle ne savait donc pas ce qu’il cachait véritablement. Et au fond, en quoi ça la regardait hein ? Tant qu’il la payait et revenait la voir régulièrement… le reste, c’était ses affaires.

    « Ca, c’est ton problème. Comment je t’ai trouvé, c’est mes histoires. »

    Voilà qu’il lui tendait une liasse de billet avec un air qui ne plaisait guère à Alison. Non mais pour qui il la prenait ? Son larbin ? Son chien !? S’il voulait ses trois grammes, il avait intérêt à revoir sa façon de parler et de s’adresser à elle. D’un geste sec, et le visage impassible, elle attrapa les billets qui lui tendait et les compta machinalement. Après quoi, elle les glissa dans son décolleté. Vieux réflexe. Elle avait oublié qu’elle n’avait pas de soutien gorge. Tout simplement parce qu’elle était en tenue de nuit, prête à aller se coucher. Ks ! Ce mec la faisait vraiment chier à débarquer comme ça, sans prévenir, et à une heure pareille. Pressée d’en finir, elle s’était donc interposé entre lui et son salon, dans un geste quasi protecteur. De quoi elle avait peur ? Bonne question. Mais il était hors de question qu’un étranger franchisse les frontières de sa petite vie privée qu’elle tentait tant bien que mal d’entretenir. Il semblait visiblement lire dans ses pensées, car déjà il prenait la parole, l’un moqueur. Et la colère que ressentait Alison ne fit qu’augmenter un petit peu plus. Sans ciller, elle affronta son regard de défis, allant même jusqu’à s’approcher un peu plus de lui pour lui montrer qu’il ne lui faisait pas peur. Des accros comme lui, elle en voyait des dizaines par jour. Et elle savait les mater. Aussi, plantant un doigt entre les deux omoplates du jeune homme, elle parla à son tour :

    « Et ben tes fesses, tu vas les poser ailleurs que dans mon salon. T’as encore de la chance que je t’ouvre ma porte. J’aurai pu te foutre dehors, toi et ton fric. C’est pas moi qui ait besoin de la came, alors tu ferais mieux de baisser d’un ton avec moi et de revoir tes manières, compris ? »


    Après ça, elle recula, et ferma la porte qui menait à sa salle à manger. Elle passa alors devant Gabriel et ouvrit une autre porte, derrière laquelle se trouvait la cuisine.

    « Viens là. Jvais en prendre soin de tes fesses t’inquiètes pas… »

    Elle lui adressa un regard et sourire mi figue-mi raisin, et après lui avoir désigné une chaise, disparut dans le couloir. Elle s’assura qu’il prenait bien place dans la cuisine, et qu’il ne la suivait pas. Elle n’était pas non plus cinglée. Après cette petite vérification, elle alla dans les toilettes pour chercher la came. Et oui, les toilettes ? Vous avez sûrement cru qu’elle les cachait dans ses chaussettes dans son armoire ?! Et puis quoi encore ?! C’était pas une cachette ça. Une vraie cachette, c’était un endroit que personne ne songerait à aller chercher. Et en l’occurrence, pour une femme dont la clientèle était en majorité masculine… la planque parfaite résidait dans un paquet de tampon, entreposé dans le placard des toilettes. Judicieux non ? Elle prit donc les trois grammes que Gabriel avait demandé et le rejoignit après avoir fait un détour, histoire de dissiper les suspicions de son visiteur. Une fois dans la cuisine, elle s’arrêta sur le pas de la porte, et la came en main, marqua une pause délibérée.

    « Alors Saint-Criq, qu’est-ce qui t’amène dans le voisinage ? »

    Dit-elle, d’un ton moqueur. Il voulait se foutre d’elle ? La rabaisser et la critiquer ? Et bien qu’il le fasse. Mais il aurait du savoir qu’Alison était très rancunière, et qu’elle pouvait se montrer très très obstiné après qu’on l’ait vexé. Elle allait certes lui filer sa coke, mais elle n'allait pas se gêner pour jouer un peu avec lui. Après tout, c'était lui le camé en manque. Pas elle.
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