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| Sujet: protect me, save me and love me. Jeu 17 Sep - 21:00 | |
| La liberté. Deux mots, quatre syllabes. Si doux à la voix et rêveur pour les grands poètes. En gros, nous étions libres, d’une certaine manière. C’était une chose dont je ne pourrais jamais me passer. Même si j’obéissais aux règles, pour le bien de ma carrière, je tenais à ma liberté. Je n’étais plus sûre, maintenant, d’avoir la totale liberté sur mes faits et gestes. Dehors, il y avait la mort. Comment je le savais ? Je repensais à cette lettre qu’on m’avait envoyée il y a de cela une semaine. Moi qui n’étais pas peureuse, je commençais à avoir peur pour ma vie. Aujourd’hui, j’allais essayer de ne plus penser à cela, histoire de me détendre un peu. Il y avait un endroit qui me fascinait mais je n’avais pas eu le temps d’aller le visiter ; La statue de la liberté. C’était la première chose que j’avais vue lors de mon entrée au Etats-Unis. Par ailleurs, la France me manquait. Parler ma langue maternelle aussi.La seule fois où je m’exprimais en français était soit avec mon chat ou bien avec ma famille. J’avais appris l’anglais rapidement et maîtrisée habilement cette langue. Je me faisais toujours remarquée avec mon bel accent, d’ailleurs la presse le qualifiait d’hautement sexy. Cette pensée me faisait bien rire. Emmitouflée dans mon manteau beige, j’arpentais les rues de New York. Je m’étais habillée un peu chaudement, car il y avait toujours cet air marin qui me donnait le frisson. J’embarquais ainsi sur le ferry croyant ainsi m’éloigner de mon châtiment pendant quelques instants. Fuir, non ce n’était pas mon but. Je ferais tout simplement face à la mort lorsqu’elle celle-ci me montrera son visage. Mon père m’avait appris à être courageuse, à ne pas pleurnicher comme le faisait toutes les petites filles et surtout de ne pas oublier les vraies valeurs. Dans le bateau, il y avait beaucoup de personnes, je tentais alors de me frayer un passage. Quelques uns me dévisageaient, parlaient tout bas. Je me contentais de leur sourire. J’ai été aussi touchée lorsqu’on m’a demandé un autographe, et dire que je pensais n’être qu’une débutante sans succès. Alors je me disais « Regarde Ju’, regarde comme les gens t’apprécient, regarde comme ils t’adorent, tu enchaînes contrat sur contrat sans avoir une minute à toi ». Mes yeux se perdaient dans l’immensité de l’eau. Le vent caressait ma peau et faisaient virevolter mes cheveux. La corne de brume du bateau me fit tourner la tête. L’immense statue me faisait face. A peine débarqué, j’attendais que tout le monde aille voir le musée de l’immigration et je me tenais contre la rambarde, scrutant de mes prunelles la statue de la Liberté. Mon temps était compté, je devais alors l’utiliser avec parcimonie et profiter de tout cela. Je respire à pleins poumons, je tends mes bras, mes doigts emprisonnent le fer de la rambarde et je ferme mes yeux. Respirer, c’était devenu ma première occupation. Comme si je pouvais manquer d’oxygène, je ne savais pas si mon heure était aujourd’hui ou demain, en attendant, mon corps tremblait toujours et la peur m’envahissait. |
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