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 Entretien avec une Tueuse [Terminé]

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MessageSujet: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyVen 11 Sep - 22:22

Entretien avec une Tueuse [Terminé] Angelinicon1 Entretien avec une Tueuse [Terminé] 009-2
ENTRETIEN AVEC UNE TUEUSE
Jean & Ryan

    New York. Ryan ne s’était jamais véritablement familiarisé avec cette ville. Pourtant, depuis le nombre d’années qu’il y vivait, il avait eu tout le temps souhaitable pour prendre ses marques, se bâtir ses repères et faire de l’une des plus grandes métropoles du monde sa ville, son foyer, son refuge. Mais rien. Il ne parvenait pas à oublier la Californie, bien sûr, mais ce n’était pas seulement cela. A New York, tout était plus chaotique encore, plus anonyme, plus souillé, et surtout plus hostile ; même si Los Angeles ne se distinguait pas tellement, Ryan avait toujours trouvé un certain réconfort dans les rues des quartiers mal fréquentés au cœur desquels il avait grandi, perdu de son sang et versé bien des larmes. Ici, à New York, il avait le sentiment de n’avoir rien vécu, rien construit, comme si tout devait à jamais rester immaculé de sa marque, de son passage. Peu importe que cela fasse plus de sept ans qu’il vivait là, Ryan ne s’était jamais senti new-yorkais, et sans doute ne se sentirait-il jamais membre à part entière de cette vaste fourmilière terrible, criminelle, mais également festive et éblouissante.

    Peut être parce qu’il ne voyait justement que la face trouble de New York.

    Ses doigts frôlant la rambarde, Ryan avança doucement sur le pont du ferry. A l’arrière, il s’y sentait seul, mais délicieusement bien. La nuit était affirmée, la lune pleine, et les rares passagers qui s’aventuraient jusqu’ici ne restaient que quelques secondes, afin de profiter du spectacle. L’agent du FBI, lui, savourait l’air frais venu de la mer et engouffré dans la pollution citadine. Certains aimaient terriblement le ferry, son aspect, son charme, et ce voyage presque anodin. Ryan, comme dans tout New York, n’y trouvait rien de plaisant, d’agréable, ou de seulement apaisant. Quelques fois, c’était à croire qu’il le faisait définitivement exprès.

      « Auriez-vous du feu ? »

    Se tournant à demi, Ryan croisa le regard d’une jeune femme, la vingtaine, blonde, un sourire presque candide sur les lèvres et cet air moindre d’innocente n’ayant sans doute jamais toucher au tabac que pour aborder les hommes. En tous les cas, ce fût la conclusion à laquelle l’agent parvint en quelques secondes seulement d’observation. Elle avait tout d’une étudiante, et pourtant un charisme certain révélait chez elle sa nature de femme, probablement indépendante par-dessus le marché. Il la dévisagea un moment, tout en plongeant sa main dans la poche intérieure de sa veste. Il en ressortit un briquet jetable qu’il lui glissa dans la main dans un sourire tout à fait courtois, et pourtant étrange.

      « Vous devriez arrêter de fumer. »

    Il accentua peut être légèrement son sourire avant de tourner les talons en la saluant. Elle sembla vexée un moment qu’il ait décliné son approche avec autant de facilité, mais la manière dont elle sourit ensuite le laissa croire qu’elle s’en remettrait facilement ; d’autant en y ayant gagné un briquet. Un sourire ironique remplaça le premier et il parvint à la toute opposée du pont.

    Se penchant légèrement, il vit les flots heurter la coque sans le moindre dégât et apprécia ce ravage sans conséquence. Il sentit l’inconnue dans son dos, et entendit son pas sur le bois du ferry, s’éloignant. Il fût soulagé qu’elle n’ait pas persévéré, comme certaines autres. Ryan n’était pas un tombeur, et même d’une nature plutôt modeste, mais il faisait son effet auprès de qui de droit quelques fois. Il ne pouvait pas cracher dans la soupe, il aimait en profiter quelques fois, et se retrouver au sommet de moments lascifs avec certaines d’entre elles bien des fois. Mais pas ce soir. L’âme ailleurs et torturée, Ryan entamait vraisemblablement ses humeurs maussades et solitaires. Cela changerait bien assez tôt, mais pas maintenant. Peut être d’ici à la fin de soirée, pour jouir de donner un nouveau briquet sans même fumer à l’origine.
    Son sourire s’accentua légèrement pour s’effacer soudainement quand un claquement retentit sur le sol. Il crut d’abord que son inconnue revenait sur ses pas, mais son soupçon s’estompa vite… la démarche n’était en rien la même.


Dernière édition par Ryan O'Connel le Dim 13 Sep - 12:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyVen 11 Sep - 23:10

    New-York, cette grande ville qui peut tellement offrir aux hommes. Cette ville tellement surprenante et active, qui peut vous offrir une belle surprise à chaque coin de rue. Imprévisible, voilà ce qu’est New-York, mais surtout forte. Jean aimait cette ville plus que n’importe quelle autre dans ce grand pays. Tellement de choses ont forgées le caractère de la grosse pomme, et de Jean par la même occasion. Comment ne pas aimer ? Jean Isabel Mills, dîtes Fox parcourent les routes de la ville au volant d’une Mustang 1965 Fastback. Un gouffre à essence, certes mais une voiture tellement vive et agressive. L’un des nombreux avantages de la Confrérie consiste à avoir un tas de petit bolide de ce genre. Pas de voiture hybride pour elle. Non une bonne grosse cylindrée. Voilà ce qu’elle aime. Ce soir pas de contrat à éliminer, pas de cibles quelconque ou d’entraînements particuliers. Son soir de « repos », sans meurtre et balles à l’horizon. Alors elle décida de se rendre à Staten Island, au Ferry. Un endroit apprécié par de nombreux new-yorkais pour la beauté du paysage et les bruits des divers Ferry. Jean regarda de droite à gauche en une fraction de seconde avant d’appuyer vivement sur la pédale. Le bolide passa de 80 à 130 kilomètres heures en seulement quelques petites secondes. Pas l’ombre d’un flic en vue, un soir idéal. La vitesse provoque de l’excitation, une montée d’adrénaline chez le sujet. Dans le cas de la tueuse à gage, cet effet se décuple à chaque fois.

    Une fois le pont Bayonne franchis, Jean prit le virage d’un coup de volant assez sec qui fit crisser les pneus de la Mustang. À ce moment là elle réduisit la pression qu’elle exerçait sur la pédale et retrouva la vitesse réglementaire. Une chose qui la dépassait. Pourquoi concevoir et acheter des voitures aussi puissantes si les routes vous sont limitées ? Ce n’est pas la vitesse qui tue, ce sont les abrutis qui tiennent le volant. On ne va pas épiloguer la dessus. Une fois arrivée à destination, Jean gara son véhicule sur une grande place en face du ferry. Tout au fond du parking. De loin une silhouette familière se dessina. Un homme, grand et assez robuste. Jean ne mit pas longtemps à reconnaître cette silhouette. Même de dos, sa démarche ne trompe pas. Ryan O’Connel, agent du FBI au service Criminalité. Voici un autre avantage de la Confrérie, tout savoir sur n’importe qui et n’importe quand. Elle observa la scène classique du : vous avez du feu ? avec un sourire enjoué aux lèvres. Jeune et blonde, cette petite méthode devait aisément marcher avec la plupart des hommes. Mais la réaction de l’agent du FBI l’étonna. Après la fin de cette scène, Jean descendit de sa voiture et la verrouilla. Les mains fourrées dans son long manteau noir, elle avança d’une démarche sûre vers son objectif : à savoir Ryan. Son sourire était toujours présent mais s’estomperait dans quelques secondes. Elle arriva derrière Ryan qui semblait avoir attendu sa venue.

      « Salut étranger. »


    Pas de bonsoir Ryan. En fait, elle ne l’appelait que rarement par son prénom. On va dire aussi que leurs rencontres étaient soit pacifistes, soit remplies de grands coups de tatanes et de paroles peu amicales. Pourtant, ce personnage l’intriguait. Et cela semblait réciproque. Seulement avant de pouvoir percevoir cela chez Jean, accroche-toi mon coco. Elle s’accouda à une rambarde en se plaçant à la droite de l’agent. Elle lui souria avant de reprendre la parole.

      « Je t’ai manqué ? »


    Elle n’attendait pas un oui, c’était une question plutôt ironique. Leur dernière rencontre n’avait pas était de tout repos. Pas la plus mouvementée de toute mais quand même bien corsée.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyVen 11 Sep - 23:39

    Avec le temps et l’expérience, Ryan avait appris que la démarche d’un individu révélait beaucoup. Souvent le genre, bien évidemment, mais quelques fois aussi le trait de caractère principal. Une femme indépendante et forte de sa personnalité avait toujours le pas vif, sec, comme un fouet, un homme d’affaires, ou juste sûr de lui, tendaient à une décontraction un peu mécanique, prévisible, une prédatrice avait le talon souple et lascif, quand une timide avait la semelle souple et discrète. Certes, l’on pouvait dire beaucoup d’une personne rien qu’à sa démarche, au son qui en ressortait, et Ryan était le premier à croire que l’on pouvait en retirer quelque chose, mais la démarche ne faisait pas l’individu et ne l’avait jamais vraiment aidé à coincer un - ou une - criminel. Cela lui permettait, au plus, de se faire une idée de la meilleure approche dont il pouvait se permettre l’audace en premier lieu.
    Mais cette démarche, il la connaissait pour sa décontraction presque arrogante. Ou peut être que la fiction rejoignait tout bonnement la réalité, et qu’il se fixait sur des fantasmes ahurissants un jour de mélancolie. Seulement, le timbre de la voix qui laissa glisser son impudence sur lui ne permit pas à Ryan de douter longtemps de ses conclusions initiales.

    Jean n’était pas une femme prévisible, bien au contraire. Mais ces entrées en matière, elles, étaient récurrentes et attendues. Il ne se donna même pas la peine de se tourner vers elle, comme manquant à la toute première des courtoisies. Peut être aussi parce qu’il n’ignorait pas que cela n’aurait eu aucun intérêt. Comment faire preuve de politesse et de civilité quand l’on pensait à son interlocuteur le plus perturbant ? Ryan savait, d’expérience pour le coup, qu’être trop avenant avec elle ne le menait à rien, et méfiant qu’il était quand quelqu’un s’approchait trop près de lui, moralement parlant, il n’espérait pas tendre le bâton pour se faire battre.

    Néanmoins, il ne sut décrire l’effet électrisant qui perça en lui. Sa morosité même s’était soudainement effacée, oubliée, comme n’ayant jamais existé. Il n’aimait pas toujours ressentir une telle chose, mais Jean avait cette conséquence-là, aussi, sur lui. En réalité, elle avait plus d’une conséquences sur ce qu’il pensait, ressentait et vivait, mais le fait était que Ryan n’aimait pas s’étendre sur cela, loin s’en faut.
    Fixant encore les flots battant la coque, il le prouva encore :

      « Toi, je ne sais pas. Ton ironie, elle, c’est certain. »

    Pour la première fois, Ryan heurta son regard en tournant légèrement son visage vers elle. Il se surprit à penser que l’obscurité pesant sur les traits de Jean ne faisait que rajouter à son charme mystérieux. S’il n’avait pas été si dérangé par son regain d’intérêts pour elle, sans doute en aurait-il eu un petit sourire satisfait. Au lieu de cela, il se renfrogna à cette seule pensée et se promit de ne plus jamais s’évoquer ce genre de détails. Comme il l’avait, en réalité, fait plus d’une fois, si ce n’est mille..

      « Ne me dis pas que tu dois tuer quelqu’un ce soir, je ne suis pas en service. »

    Il la jaugea un moment du regard, comme si sous son ironie se dissimulait une véritable question. Il savait ce qu’elle était, ce qu’elle faisait, sans forcément savoir pourquoi, ou pour qui, ou que savait-il encore, mais il était conscient de la manière dont elle menait son existence et de la façon dont elle ôtait la vie en toute impunité, sans jamais être inquiétée de rien. Le pire était peut être qu’il ne dise rien, qu’il accepte sans forcément cautionner, qu’il tolère sans forcément comprendre. Il se contentait simplement d’être là, de croiser sa route, et inversement, de l’affronter, pacifiquement ou tout l’inverse, sans jamais jouer l’agent du FBI. Bien des fois, Ryan avait même la sensation qu’il n’était plus vraiment lui-même quand Jean paraissait à l’horizon, comme un alter ego sommeillant qu’elle seule savait éveiller.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 15:14

    Sa démarche était sûre, non bruyante mais reconnaissable entre mille. Les longues jambières en cuir noire de Jean étaient souples et discrètes, aux talons pas très haut et qui claquaient peu comparaient aux chaussures à talons de dix centimètres que la plupart des femmes de New-York portent, pour être à la mode. Escarpins et sandales sont les chaussures idéales pour des femmes de bureaux. Alors qu’une femme flic ne peut aisément pas se présenter à son travail avec des escarpins Gucci qui valent la peau du cul du diable, sous peine, d’une de se faire réprimander, de deux de finir avec ampoules sur ampoules au bout de quelques heures. Et imaginez vous sprinter en plein New-York après un dealer. Il vaut mieux privilégier les baskets, les chaussures du même genre que les Dock Marteens ou militaires. Revenons-en à nos moutons. Jean portait donc des jambières assez longues. D’ordinaire elle n’aurait jamais mis ce genre de bottes, mais n’ayant aucun contrat ce soir, elle se dit qu’elle pouvait bien se le permettre. Pendant son trajet, la tueuse tourna la tête à l’opposé de sa destination. La jeune femme blonde n’était plus dans les parages. De nos jours, traîner seule la nuit ici, même à Staten Island est devenu dangereux. Vous ne savez pas sur qui vous allez tomber. Vous pouvez aussi bien croiser un fan du Père Noël, qu’un détraqué sexuel récidiviste.

    Jean arriva à Ryan et s'accouda à une rambarde en bois, écorchée par endroit. Elle sortit ses mains de son long manteau noir et fixa avec insistance l'agent du FBI, qui lui regardait droit devant lui, sans prendre la peine de tourner la tête ne serait-ce que d'un petit degré. Elle joignit ses deux mains et écouta la réplique de Ryan, toujours le sourire aux lèvres. Il tourna son regard vers elle, mais la tueuse ne changea pas l'expression de son visage. Ses traits pouvaient être sévères lorsqu'elle ne souriait pas, son regard pouvait en dire sans que sa bouche ne prononce un seul mot. Ryan lui, n'avait pas le sourire jusqu'aux oreilles, ce n'était pas l'un de ses hommes qui affichent un sourire béat et crétin dès qu'une femme l'aborde. Il n'avait pas le regard pétillant, simplement évadé et morose. Jean en savait long sur sa vie, son passé et ses actes grâce à sa position, mais outre cela elle ne le connaissait pas réellement, elle ne serait pas capable de vous dire ce qu'il pensait à cet instant précis.

      « Ce soir je suis libre, sinon je ne serai pas ici. Et puis éliminer quelqu’un ne prend pas toute une nuit. »


    Son sourire disparu après ses quelques mots. Il n’approuve, cela se voit, il n’approuve pas le fait qu’une personne puisse sans remords tuer une autre personne parce qu’on lui a demandé, il n’approuve pas ce que fait Jean et cela ne changera certainement pas. Mais elle n’avait pas à s’expliquer là-dessus. La tueuse fit le tour de la rambarde et se plaça de l’autre côté, à gauche de Ryan. Le ferry était calme, il n’y avait pas un chat. Une légère brise frappa le visage de nos deux protagonistes avant de retomber.

      « Tu n’approuves pas ce que je fais, mais tu as toi aussi tuer un – ou plusieurs- hommes un jour. C’est ton travail. Ce n’est pas différent pour moi. »


    Un home ne peut pas être fier d’avoir enlevé la vie à un être humain (même vivant d’ailleurs). Cependant c’est plus facile à vivre lorsque vous trouvez une raison valable.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 15:51

    Elle était libre, ce soir. La belle affaire. Il se contenta de la fixer, passivement, comme s’il avait attendu une suite à cela ou qu’il respectait tout bonnement ce nouveau silence. Une soirée de libre, voilà qui semblait remarquable dans la vie qu’elle menait, un peu comme dans celle de Ryan. A la différence que lui avait totalement choisi cette manière de vivre, cette absence de vie privée, cette inconstance, ce changement, cette impossibilité de se poser, des heures passées au bureau, des heures à enquêter, errer, traîner, interroger et arrêter, sans forcément de répits… et tout cela pour le bien commun. Et peut être était-ce parce que lui aussi avait une soirée de libre qu’il se sentait si maussade. Après tout, lorsque l’on a aucune vie privée, ou que celle-ci se résume à deux chiens présents dans le seul but de vous rappeler vos erreurs passées, quel intérêt pouvait-il bien y avoir à obtenir une soirée de libre ? Une foutue soirée de libre, pensait-il. En fait, ce qu’il ne s’avouait pas était qu’il était monté sur ce ferry sans raison, peut être parce qu’il savait qu’aucun lieu n’était à l’abri d’un crime et qu’aucun criminel n’était à l’abri de le croiser sur sa route. Ryan était décidemment bien un insupportable obsessionnel.

    Quand Jean passa à sa gauche, Ryan reporta son regard neutre sur l’horizon. Mais ce qu’elle lui lança ensuite le fit tressaillir quelque peu. Il n’osa pas tout de suite relever le visage vers elle, et cela creva les yeux. Aussi bon agent pouvait-il être la plupart de temps, il n’avait fait preuve d’aucune retenue sur ce coup, peut être parce qu’il ne comprenait pas comment elle pouvait avoir l’audace et l’arrogance de les comparer. De les comparer !

      « Ça n’a rien à voir, se défendit-il immédiatement en heurtant son regard. »

    Dans le même temps, Ryan avait déjà pris un pas de recul sur la rambarde. Fronçant les sourcils, il jaugea du sérieux de son interlocutrice en ces quelques secondes, et il était évident qu’elle pensait ce qu’elle disait. Or, pour lui, ça n’était en rien comparable. Elle ne regrettait aucune des vies qu’elle avait prises, lui ne pouvait pas en dire autant. Et pourtant qu’il s’en souvienne, chaque fois qu’il pouvait l’éviter, il épargnait des vies. Toutes les vies qu’il avait ôtées, à des criminels compris, il en conservait l’amertume et la culpabilité. Contrairement à certains, lui n’exécutait pas scrupuleusement les ordres de ses supérieurs, surtout quand ceux-ci le déclaraient « sujet abattu » deux semaines avant la réalité du fait. Même quand il n’était pas l’auteur direct du meurtre, il se sentait coupable. Ryan n’était pas un saint, il avait déjà dégainer son arme, très souvent, avait déjà tiré, plus que nécessaire, et tuer, bien trop pour un seul homme, mais il refusait de croire qu’il l’avait fait en toutes impunités, qu’il l’avait fait parce que c’était son métier ; non, il gardait toujours fermement à l’esprit que s’il l’avait fait, c’était parce qu’il en était capable et parce qu’il en avait fait le choix. Et rien n’excusait cette capacité comme ce choix. Alors, qu’elle les compare, de la sorte et maintenant, c’en était plus que suffisant pour faire virer l’humeur de Ryan du maussade à l’électrique.

      « Tu n’exprimes pas le moindre remord, et tu… je ne suis pas fier d’avoir déjà ôté la vie, plaida-t-il d’instinct, à des criminels comme à des innocents, qu’est-ce que j’en sais ? Nul ne devrait avoir le droit de vie ou de mort sur quiconque. Tu as pris ce droit, on m’a donné ce droit… alors ne me fais plus jamais l’affront de prétendre que tu n’es pas si différente de moi. »

    La fin de sa réplique fût teintée d’un léger mépris surmonté d’un dégoût appuyé. Emporté par son souvenir et son émotion, Ryan n’avait rien mesuré de ses propos. Bien sûr qu’il le pensait, et bien sûr qu’il croyait dur comme fer en cela, mais c’était, d’accoutumée, des choses qu’il ne révélait qu’à des gens comme Lester, proche de lui et capable de garder ses pensées secrètes. En fronçant un peu plus les sourcils, il se rendit bien compte d’avoir allonger de bien trop son discours à ses pensées. Quoi qu’il ait dit, quoi qu’il ait commencé à dire, c’en était déjà bien suffisant.
    Quelque peu blessé autant par Jean que par lui-même, Ryan fit preuve de sa nature la plus lunatique en tournant les talons résolument décidé à s’éloigner. Il entama sa fuite d’un pas pourtant modéré, comme si quelque chose le gardait près de Jean… quelque chose que l’on pouvait appeler la culpabilité et qui lui laissait entendre qu’il avait, lui aussi, réussi quelques fois à ôter la vie sans aucune forme de procès et que cela suffisait amplement à les comparer de la sorte… et même à leur trouver des similitudes accablantes.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 16:47

    Elle l’écouta parler, sans aucune expression sur son visage. Tout était à l’intérieur, bien caché en profondeur pour que personne ne voit jamais ce qu’elle pense, ce qu’elle éprouve et endure. Jean était consciente que ses paroles n’allaient en rien arranger les choses. Et pour être honnête elle s’en fichait. Ryan finirait par comprendre un jour qu’il n’y a plus de justice. Et sans personne comme lui ou comme elle dans ce monde, les choses seraient encore pire qu’elles ne le sont aujourd’hui.

      « Tu as raison, nous sommes différents. Seulement moi je peux me regarder dans le miroir sans regret. C’est encore pire de tuer un homme sans le vouloir, de se le remémorer chaque jour que Dieu fait, avec le souvenir permanent de son visage. J’ai pris ce choix parce qu’on me l’a donnait il y a plusieurs années. Tu ôtes la vie à des meurtriers, des criminels, je fais pareil. Je ne te tue pas une personne qui n’a rien fait. J’obéis aux ordres qu’on me donne, tout comme toi, sinon jamais tu n’aurais appuyé sur la gâchette, jamais un corps ne se serait plié devant toi. »


    Elle fit une pause de quelques secondes avant de reprendre sous forme d’anecdotes. Une expérience qui l’a marqué. Pourquoi ? Pour qu’il comprenne qu’elle n’a pas le choix, tout comme lui. Il commença à tourner les talons. Toujours en regardant l’horizon, elle commença à parler.

      « Un jour, on m’a donné le nom de ma première cible. Un pauvre homme, complètement paumé en apparence, avec une femme et deux filles. Il travaillait pour un homme véreux et manipulateur à Manhattan. Je devais l’éliminer le soir même d’une balle bien placée, mortelle. Au moment de passer à l’action, je n’ai pas pu appuyer sur la gâchette. Je me suis dis que je n’avais pas le droit de faire ça, de tuer cet homme parce qu’on m’en avait donné l’ordre. Je l’ai laissé filer avec sa femme et ses enfants. Le soir même, cette pourriture tua sa famille. Il poignarda ses deux filles et sa femme à plusieurs reprises. Ce soir là je devais le tuer, lui ôter la vie comme tu dis. Sauf que lui en a pris trois. Le pire c’est que cet homme n’en était pas à son premier homicide… Si ma balle avait perforée sa boîte crânienne, ses filles et sa femme seraient encore en vie, pleurant ce sale type sans se douter de quoi que ce soi à son sujet. Je ne tue pas des personnes bonnes, j’élimine ceux qui n’ont aucun mal à assassiner, à violer ou à torturer un être humain, enfant ou adulte. »


    Il faut parfois savoir faire des sacrifices pour une bonne cause. Il était or de question pour Jean de tuer un innocent. Non, et la Confrérie n’obéira jamais à cette règle. Il est question de tuer un homme qui a déjà volé des dizaines de vies, qui représente une menace directe pour la société. En tuer un pour en sauver des centaines. Les marchands de morts ou encore les trafiquants ayant à leurs actifs une centaine de vies volées. Jean se tut et continua de fixer l’horizon sur le ferry. La rambarde se faisait fraîche. Elle se fichait éperdument de ce qu’on pouvait penser d’elle mais elle voulait que les choses soient claires. Elle ne tue pas par plaisir, mais par nécessité. Lorsqu’on vous annonce que votre contrat était sur le point de condamner des dizaines d’hommes ou de femmes avant que votre balle ne réduise son cerveau à un état de compote, vous ne pouvez vous empêcher d’y penser et d’être fier d’avoir éliminé un salopard pour sauver quelques vies.

    Le sujet pouvait s’arrêter là, et leur rencontre aussi si Ryan O’Connel continuait sa ‘course’. Jean ne le rattraperait pas.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 18:08

    Si sa course s’était affirmée à l’entente de la réplique que Jean lui servit, Ryan ne put s’empêcher de ralentir pour finalement s’arrêter quand elle entama son récit. Il en connaissait des histoires de la sorte, aussi sordide, et il savait ce que c’était de laisser filer un assassin, ou encore un violeur, et de devoir vivre avec sur la conscience les nouveaux sévices que sa liberté lui offrait de réaliser impunément, il savait tout de ces remords de n’avoir pas empêché le mal quand il le pouvait, pour un doute, pour une certitude morale, il savait tout de l’infâme douleur que l’on ressentait de n’avoir point fait son devoir, de n’avoir pas sauvegardé la vie d’un innocent, d’avoir laissé un être abject entacher ou détruire la vie d’un autre.
    Mais était-ce véritablement une bonne raison de tuer ? Y avait-il seulement une bonne raison de le faire ?

    Même si Ryan savait qu’en ôtant la vie à Parker Owens, il aurait pu sauver celle de Jamie Hemingway, son partenaire, ami et mentor, il ne parvenait pas à exclure de son esprit l’évidence selon laquelle il ne pouvait savoir quel funeste destin aurait attendu l’agent du FBI sans cela. Qui sait si Jamie ne se serait pas fait renverser le lendemain ? Qui sait si Ryan lui-même ne se serait pas fait tuer ? Ryan savait qu’il aurait pu, et dû, tuer Parker cette nuit-là, qu’il aurait pu en sauver un, et même plus, mais cela avait été au-dessus de ses forces. Certains diraient qu’il a manqué de courage, certains diraient qu’il a seulement réagi comme n’importe quel jeune agent aurait réagi, d’autres s’accorderaient simplement à dire que ça n’était qu’une vie et que, quoi qu’il arrive, le sacrifice de Jamie n’aura pas été vain… puisqu’il avait tout de même conduit à l’arrestation de son meurtrier, ou plutôt de sa meurtrière.

      « Comment peut-on avoir la certitude que l’homme que l’on tient au bout de son arme n’est pas innocent ? »

    Se retournant vers Jean, il constata qu’elle n’avait pas quitté l’horizon des yeux. Ainsi positionnée, il eut tout le loisir de laisser couler son regard sur elle, de la tête aux pieds. Peut être était-ce la colère ou le chagrin, mais il céda encore à l’appel de ses observations : elle était belle. Noire, sombre, assassine, meurtrière, mystérieuse, dangereuse et terrible, mais c’était bien ces couleurs sombres, ces teintes et nuances, qui lui allaient si bien et autant il se sentait le blanc à côté d’autant de noir, autant il ne pouvait oublier que tout, dans le monde, n’était jamais que gris.

    Cet aspect lui procura un effet déroutant et, comme pour se rassurer, Ryan glissa rapidement sa main sous sa veste afin de sentir la crosse de son arme. Il glissa finalement ses doigts dans sa poche et eut comme une sorte de soupir fugace, tellement même qu’il n’en paraissait pas avoir véritablement existé. Imperceptiblement, il fit un pas vers Jean.

      « Dans combien de temps devras-tu m’abattre, Jean ? »

    Cette question sonnait comme une sentence. D’abord, il n’aimait pas utiliser son prénom, notamment parce que cela lui donnait la juste sensation d’être plus proche d’elle. Ensuite, il se sentait tout aussi coupable que cent hommes ayant connu la peine capitale. Quelques fois, il se disait que sa vie n’avait de sens que le temps d’un jugement ; sitôt qu’il passerait derrière les barreaux, sitôt qu’il serait reconnu plus coupable que les hommes qu’il avait inculpé, sitôt qu’il aurait commis plus de crimes qu’un criminel même sous un insigne, alors il n’aurait plus qu’à regretter d’avoir tué au nom d’une soit disant bonne raison. Mais dans ce cas, qu’est-ce qui empêchait quelqu’un comme Jean de faire de lui une cible ? Bien sûr, il avait bien compris qu’elle ne choisissait en rien, qu’elle se contentait d’obtempérer, d’obéir à des ordres, d’exécuter, dans le sens propre comme figuré, mais qu’est-ce qui les empêchait un jour de passer d’un antagonisme de style de vies, violent et dangereux, à une prise de rôle du chasseur et de sa cible… ou même de la criminelle et de l’agent du FBI.
    Car Ryan avait toutes les raisons du monde de vouloir arrêter Jean, de faire en sorte qu’elle cesse de tuer impunément, de la faire mettre à l’ombre pour des raisons, si ce n’est même une vie. Mais il n’en était rien.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 19:00

    Jean avait dis ce qu’elle avait à dire. Ce qu’il arriverait ensuite, elle s’en fichait. Elle ne s’attendait pas à ce que Ryan se stop dans son élan, et pourtant c’est ce qu’il fit à la fin du récit de la tueuse. C’est alors qu’il lui posa une question étrangement familière. Celle qu’elle avait posée quelques années plus tôt à Abraham, son mentor à son arrivée à la Confrérie. Elle esquissa un léger sourire en penchant la tête, avant de la relever. C’était une bonne question. Jean n’avait pas mis longtemps à en comprendre la réponse. C’était devenu une sorte de routine lorsque les recrues entrent à la Confrérie : Et comment on peut être sûr que notre cible est bel et bien un enfoiré de première ?

      « Là où je ‘travaille’, les choses sont claires. Il n’y a pas de : on pense qu’un est responsable d’une vingtaine de meurtres. Non, c’est une certitude. Nous avons des cibles déterminées, sûres. Nous nous renseignons sur elles, nous savons quasiment tout sur leur passé. C’est cela qui nous permet de dire si notre cible doit mourir ou non. Ce n’est pas fait à la légère. On n’a pas le droit à l’erreur. Tuer un innocent serait horrible. Je peux t’assure que mes cibles étaient toutes des ordures de premières. »


    Jean se fichait de savoir s’il comprendrait un jour. Ce n’est pas le seul à trouver celui amoral, et ce ne sera certainement pas le dernier. Généralement la Confrérie s’arrange pour rester cacher aux yeux du monde, et c’est le cas depuis plusieurs décennies. Mais la vie des tueurs n’est pas toujours simple. Certains doivent couper les ponts avec leurs proches, leurs amis, vendre tous leurs biens pour pouvoir se consacrer pleinement à l’organisation. La plupart accepte, ils sont uniques. La Confrérie ne recrutent que trop peu. Elle s’arrange pour avoir les meilleurs et pour faire comprendre la cause pour laquelle ils vont se ‘battre’. Mais la compréhension de la part du monde extérieur est limitée, et les tueurs n’ont pas réellement d’attaches. C’est pourquoi Jean notamment, a une allure froide et impartiale. Elle se voue corps et âme à sa ‘mission’, et elle sait que c’est pareil pour Ryan. Seulement les mentalités et la façon de voir les choses sont profondément différentes. La tueuse se redressa d’un trait, détachant ses mains de la rambarde fraiche et écorchée pour les remettre dans les poches chaudes et longues de son manteau sombre. Elle se sentit observer, de haut en bas, sous tous les angles. Elle sourit intérieurement. Puis il parla à nouveau. Sa question était bien posée. Pour le moment son nom n’était pas tombé, et elle ne voyait pas de raisons logiques à ce qu’il le fasse un jour.

      « Lorsqu’on m’en aura donné l’ordre. Je n’hésiterai pas, et je suis sûre que toi non plus.


    Elle souria à nouveau. Elle peut dire ce qu’elle veut. Tuer un homme qu’on connait doit être un choc. Cela ne lui est jamais arrivé et elle ne souhaite pas en faire l’expérience un jour. Mais s’il le faut, elle obéira à la Confrérie, comme lui le ferait pour son patron.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 19:50

    La réponse qu’elle lui servit était attendue et Ryan ne put qu’hausser les sourcils, comme dans une sorte de dédain vaguement indifférent. Tous ceux qui délivraient des ordres de tuer prétendaient être certains que les individus concernés étaient des types de la pire espèce, des ordures, des hommes comme des femmes qui ne méritaient pas le terrible droit de vie qu’ils avaient obtenu en naissant. C’était ce que lui servaient ses supérieurs comme réponses chaque fois qu’ils mettaient en doute leurs volontés. Mais ce que Ryan ne disait pas et ce que Jean ignorait forcément, c’était que ces mêmes supérieurs - et il ne doutait pas que ce soit pareil pour les siens - pouvaient aisément ordonner la mort d’un ou d’un autre pour ces bonnes raisons sans jamais avoir à se salir les mains, sans jamais devoir regarder une victime dans les yeux, sans jamais avoir à se poser la question de savoir s’il est véritablement coupable ou s’il est innocent. Et même s’il est coupable, méritait-il véritablement de mourir ? Peut-on seulement le mériter ?
    Chacune de ces questions le renvoyait à des gens comme Parker Owens. Aussi infâme pouvait être cette femme, Ryan savait qu’il ne pourrait jamais lui donner la mort. La preuve, son seul témoignage aurait suffi à son trépas.

    Il ne répondit rien. Quelque part, il comprenait. Et c’est parce qu’il comprenait qu’il avait déjà réussi à tuer. Il ne fallait pas croire que se montrer si farouche à l’entente d’une telle idée signifiait pour Ryan être un fervent anti peine de mort et surtout un policier bien propre dans sa conscience et dans ses méthodes, c’était seulement son seul moyen de se rappeler qu’il était bel et bien du « bon côté » des choses sans vraiment être un « gentil ». Car cela n’existait décidemment pas. Si même les « bons » pouvaient se servir des méthodes des « méchants » alors où étaient la justice et la moralité ? Ryan savait comment il devait mener son travail, il savait pourquoi il le faisait, et il savait pourquoi il n’hésiterait pas à abattre un homme dangereux s’il n’avait pas d’autres solutions pour sauver la vie d’innocents, mais depuis qu’il avait rencontré Jean, il s’y trouvait tellement de points communs - dans la manière de conduire leur « job » - qu’il perdait ses repères à la savoir pourtant une criminelle.

    En revanche, quand Jean lui répondit au sujet de sa potentielle mise à mort, Ryan eut matière à réagir et plus qu’un peu. Autant en tant qu’homme, civil, il considérait cette réponse comme hautement révoltante, autant l’agent du FBI en lui ne put que sourire légèrement. Son expérience lui avait fait rencontré beaucoup de tueurs, même plus que nécessaires, et tout portait à croire que Jean n’appartenait pas à la catégorie des déséquilibrés mentaux pathologiques. Elle était consciente de ses actes et volontaire dans leur exécution. Le fait qu’elle obéisse par-dessus le marché à des ordres incluait la notion de devoir et Ryan avait compris depuis longtemps qu’elle avait cet aspect servile que l’on requérait souvent dans l’armée et même dans la police. Bien sûr, Ryan aussi disposait de cet aspect quand l’on y pensait, puisqu’il ne se soustrayait qu’aux ordres de meurtre et rien d’autre, mais le fait était qu’en ne présentant aucune difficulté apparente à tuer, même quelqu’un que l’on connaissait, témoignait d’un sens du mensonge soit très approximatif soit d’une véritable sociopathie. Or, comme susdit, Ryan avait clairement déterminé que Jean ne souffrait d’aucune pathologie psychologie.

      « Je n’ai jamais tué personne sur l’ordre de qui que ce soit… moi. »

    Revirement d’humeur #1555446 en cette journée, Ryan tirait la carte de la provocation à grand renfort d’une arrogance digne de ce nom. Cela dit, il disait la vérité. Aussi longtemps que ses supérieurs avaient exigé de lui la tête de certains criminels, il s’était toujours arrangé pour faire jouer les circonstances différemment. Il prétendait que les suspects se rendaient bien avant qu’ils n’aient pu provoquer des circonstances favorables à un échange de tir, que son coup avait manqué, que d’autres étaient intervenus sous son couvert, bref… autant d’excellentes excuses qui lui avaient valu les honneurs officiellement et les décriées officieusement. Ce n’était pas pourtant qu’il n’avait pas tué, mais là encore, il l’avait fait en tout dernier recours, quand la vie de quelqu’un d’autre que la sienne ou celle du criminel était inéluctablement en danger. Bien sûr, Jean ne pouvait pas en dire autant. Et il le savait.

      « Alors… qu’est-ce que ça fait de savoir que tu as la possibilité d’abattre un homme par devoir qui, lui, ne le ferait pas ? »
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 22:04

    La Confrérie est une organisation très spéciale, qui ne suit qu’une poignée de règles fondamentales devant lesquelles les membres doivent se plier. La Confrérie ne choisit pas des cibles, elle exécute des ordres. Peu de membres savent ce que c’est réellement. Jean fait partie de ceux qui savent. Étant l’une des tueuses les plus expérimentées, c’est logique. Ryan n’est pas au courant. Il ne sait pas que même le dirigeant n’obéit pas à ses propres désires. Tandis que le FBI si. Eux ils ont des supérieurs qui peuvent manipuler les règles à leurs guises, qui n’hésitent pas à envoyer leurs homes sur une affaire dangereuse. Tandis que la Confrérie c’est différent. Vous êtes triés, entraînés et briffés. Si vous ne respectez pas les règles, vous devenez un traître, donc un ennemi qui devient nuisible. Le dirigeant peut se trouver sur la liste des personnes à abattre, personne n’est exclu. Elle porte son nom, c’est une grande famille, stricte mais protectrice. Jamais le dirigeant n’enverra l’un de ses tueurs à l’abattoir. Jean sourit en pensant à cela. C’est la meilleure chose qui lui soit arrivée dans sa vie. Sa chance de pouvoir aider des innocents, d’éliminer les ordures qui n’hésitent pas à tirer sur des enfants. Cela peut paraître dur, cruel et inhumain, mais c’est une chose qu’il faut faire. Il y a les bons et les mauvais, les salauds de la pire espèce. Eux, pas de répit, il faut les abattre avant qu’ils en fauchent d’autres vies. « Je n’ai jamais tué personne sur l’ordre de qui que ce soit… moi. » Cette réplique la fit rire.

      « Mais tu as quand même tué quelqu’un. Que ce soit sur l’ordre de ton patron ou non, tu as volé une vie Ryan. »


    Ironique ? Un petit peu oui. Il ne faut pas avoir honte ou regrettait les actes qu’on fait, il faut regretter ceux que nous ne faisons pas. Jean était sûre qu’au fond, avoir tué un criminel qui aurait pu faire bien pire que ce qu’il n’a déjà fait, est une sorte de soulagement. Vous êtes ainsi sûr qu’il ne recommencera pas. Le sujet est sans fin, un débat gelé qui ne se soldera que par des répliques de ce genre. Une pointe d’ironie chez Ryan, cela la fit sourire. Outre leurs rencontres mouvementées et digne des plus grands rings de boxe, ils leur arrivaient de parler ainsi pendant plusieurs heures, bon certes, c’était rare, mais reposant. Cela change des 357 Magnum, des coups de tatanes en pleine face et des insultes en tout genre. Jean regarda furtivement sa voiture, au loin sur le parking. Elle tenait à ses affaires et voulait toujours s’assurer qu’elles étaient bien en place, sans personne autour. Si quelqu’un avait le malheur de toucher à sa voiture, il lui faudrait des visites constantes chez le kiné et le dentiste. Elle ne supporte pas ça. Bien que la plupart du temps ses voitures changent comme de chargeur, elle aime les belles choses, et la Mustang orange sur le parking en fait partie.

    La seconde réplique de l’agent lui fit tilte. Elle se tourna vers lui et son sourcil s’arqua. Jean fit deux pas en sa direction et lui répondit.

      « Tu n’essayeras pas de me tuer si le canon de mon arme est posé sur ta tempe ? » Elle s’avança à nouveau et lui dit avec un large sourire. « J’en doute. »

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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 22:29

    Il avait déjà tué, c’est vrai. La discussion était sans fin, semble-t-il. Le problème n’existait pas réellement en outre, c’était dire l’absurdité du débat. Même s’il n’approuvait visiblement la manière dont elle pouvait ôter la vie, il n’en agissait pas pour autant à son encontre. En fin de compte, il ne faisait que se chercher des excuses en provoquer les arguments que Jean lui servait, le plus probant était sûrement celui-ci sous-entendu du « Tu ne peux pas comprendre ». Il attendait les réponses aux questions qu’il lui donnait, et chaque fois qu’un entretien se déroulait de la sorte, Ryan cherchait seulement à affermir ses certitudes. Quand il le faisait auprès de suspects, il savait qu’il pourrait, dans la finalité, pertinemment cerner le personnage. Et, pour l’occasion, il n’attendait rien de plus ou de moins de la part de Jean. Elle était évidemment fidèle à elle-même, et elle lui donnait évidemment les réparties attendues. Le problème, finalement, c’était peut être qu’ils stagnaient dans ce qu’ils entretenaient un peu malgré eux.

    Quoi qu’il en soit, sa question tomba. Il prévoyait encore qu’elle ne se dispenserait pas de réaction, mais n’importe qui en aurait fait autant.

      « Tu n’essayeras pas de me tuer si le canon de mon arme est posé sur ta tempe ? J’en doute.
      - Qui sait ? »

    Sa répartie fût immédiate, comme si les doutes de Jean n’avaient pas été fondés une seule seconde. Tenait-il à la vie ? Tenait-il à la mort ? Qu’en savait-elle ? Qu’en savait-il ? L’on disait souvent que l’instinct de vie était plus fort, plus puissant, que l’instinct de mort, pourtant, les suicides existaient, tout simplement parce que la vie n’avait pas toujours plus de valeur que la mort. Il fallait néanmoins admettre qu’une dizaine de pourcents seulement des tentatives de suicide aboutissaient réellement, c’était révélateur et accablant : les gens voulaient vivre, les gens s’accrochaient même contre leur gré au moindre parcelle d’existence concrète, au moindre de leur souffle, espérant même grappiller quelques secondes à l’inéluctable fin. Peu de personnes voulaient réellement mourir, c’était certain, mais la question ne se posait pas dans le cas de Ryan. Lui tenait à la vie, était certain de ne pas vouloir mourir, mais la véritable question à ce moment précis, ce n’était pas cela, la véritable question était de savoir s’il pouvait affronter la mort, s’il pouvait le faire seul, debout ou à genoux, docilement ou dans la lutte.
    Pouvait-il mourir passivement ? Ryan aussi en doutait. Pourtant.

      « Il n’y a bien qu’une seule façon de le savoir. »

    S’avançant d’un bon pas, Ryan dégaina dans la seconde qui suivit. Il savait pertinemment que ce geste d’une agressivité évidente lui vaudrait une exacte et égale réaction de l’autre côté. Jean était prévisible en cela. Il la tint donc immédiatement en joug et ne s’arrêta que lorsqu’il fut à trois pas au plus d’elle. Son bras était fermement tendu, le canon en allongeait la longueur et il défit la sécurité de son arme. Ainsi posté, l’œil serein mais déterminé, Ryan semblait prêt à abattre qui de droit dans la seconde qui suivait. Et toujours aussi neutre, il conclut son jeu terrible et dangereux :

      « Essaie. »

    Il la tint sous le feu de son regard et ne fit rien qu’arquer légèrement un sourcil. Dans sa tête d’agent, tout se bousculait très vite. D’abord l’absurdité d’un tel geste, ensuite les conséquences potentielles. Et Ryan dut admettre qu’il était satisfait que personne d’autre ne soit présent à cet instant précis. Un agent du FBI dégainant face à une passagère quelconque du ferry, cela n’aurait absolument pas été de bon ton, et il en aurait senti les conséquences le lendemain matin au bureau. Pourtant, cela n’avait qu’un aspect secondaire, car la principale idée qui demeurait ancrée en lui était cette menace de mort qui pouvait peser sur lui, comme tout l’inverse.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 23:13

    Sa réponse ne l’étonnait pas. Cela serait curieux qu’un agent du FBI de sa trempe tremble de peur devant elle. Pourtant, peu d’homme on eu le culot de lui répondre ça. Jean sourit et l’observa dans sa démarche. Il s’avança vers elle et dégaina son arme, de service certainement. Il la tenait en joug, comme cela au milieu du Ferry. Une chance que personne ne soit là. Au cas où les choses tournent mal, il ne faut pas avoir de témoin. Jean rigola légèrement. Ils étaient maintenant proches, séparés d’une distance équivalente à la longueur du bras de Ryan, et quelques centimètres de plus. Jean n’avait pas peur de lui, ni qu’il tire. Cela se voyait. Elle fit quelques pas en arrière puis quelqu’un et long et en large sur le ferry.

      « Que de bravoure. Tu m’épates tu sais. Tu es le premier à montrer autant de culot.»


    À ce moment là elle était dos à lui. Jean dénoua la petite ceinture noire qui lui serrait la taille sur son manteau. Histoire de ne pas être gêné par la pression du petit bout de tissu. Jean se retourna d’un mouvement vif et sûr vers Ryan, tenant fermement de sa main gauche son arme. Un Desert Eagle, arme semi-automatique, une très belle arme, pratique et différente des autres. Ce genre d’armes est pratique grâce au fait que le mécanisme soit actionné par un emprunt de gaz. Cela permet de tirer des munitions de grandes puissances, mais aussi d’avoir un recul plus faible grâce à ce système à gaz et à la culasse. Un sourire enjoué s’afficha sur le visage de Jean. Ils étaient face à face, plantés comme des piquets sur un ferry désert en pleine nuit. En attendant un geste de l’autre, qu’il flanche ou qu’il baisse son arme en premier… ou qu’il tire. Sans silencieux il ne faudrait pas longtemps avant qu’ils ne soient découverts. Jean pouvait y mettre sa main au feu, il ne tirera pas. Mais tenter le diable peut vous permettre d’en apprendre plus sur une personne.

      « Toi d’abord. Montres moi de quoi tu es capable, au lieu de parler. »


    Son doigt pivota sur la gâchette. Son sourire disparu et elle respira un bon coup. Jean n’est pas suicidaire, elle ne veut pas mourir. Sauf si bien sûr cela devient nécessaire. Elle a beaucoup de principes qu’elle respecte. Quelqu’un comme elle pourra un jour voir tomber son nom sur la liste des cibles à abattre, elle ne se révolte pas et ne change pas pour autant. Si cela doit arriver, ça arrivera, c’est le destin. Comme ce soir. Jean sait pourtant qu’elle ne pourrait pas appuyer sur la gâchette. Se retrouver en face de quelqu’un de familier et de devoir lui plomber la tête n’est pas une pensée agréable. Si Ryan tire, elle ripostera logique, mais sinon sa réaction reste incertaine. On planifie toujours tout à l’avance. Lorsque l’on voit des films, on se dit que nous aussi on viendra en aide à de une pauvre femme se faisant agresser au coin de la rue. Mais quand on passe de la fiction à la réalité, il n’y a plus personne. Nous avons tous dis : Moi je ferai ça. Mais devant le fait accompli on se dégonfle, la peur nous paralyse et on reste là, planté comme un couillon au milieu d’une scène, avec un air d’abruti total.

    Les forces de l’ordre, tueurs à gages et trafiquants eux sont habitués à risquer leurs vies. Parfois pour en sauver une, parfois pour quelque chose vraiment très stupide. Les gens ne tiennent pas suffisamment à la vie. À la leur si, bien sûr. Mais à celle des autres nada. Le plus important c’est ce qui vous arrive à vous, les autres, si vous ne les connaissez pas c’est pas grave. Dans certains cas c’est vrai, il faut se préserver et penser d’abord à soi. Mais pas pour tout. Les agents de police, de la CIA ou du FBI ne ferait pas se travail s’ils ne faisaient pas passer leur vie, leur santé après celle des autres. C’est une chose que Jean admire chez l’homme. Certainement la seule d’ailleurs. Etre solidaire et être prêt à tout pour autrui, sans le connaitre, c’est vraiment brave et humain.
    Toujours son arme à la main, elle ne fléchissait pas, et Ryan non plus. Ça en devenait presque soporifique.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptySam 12 Sep - 23:45

    C’était stupide. Stupide et absurde d’agir de la sorte. Indigne d’un agent du FBI. Indigne de son insigne. Complètement dégradant pour sa profession comme pour son statut. Certains agents spéciaux avaient été mis aux arrêts pour bien moins que cela, certains agents avaient perdu tout de leur carrière pour beaucoup moins, et Ryan ne préférait mesurer qu’à peine la bêtise qu’il faisait à agir ainsi. Avec impulsivité et arrogance, sans discernement et raison. Il était presque difficile de croire qu’il s’agissait bien de Ryan O’Connel, lui d’un naturel si tolérant, neutre, observateur et minutieux. C’était presque inconsidéré de le trouver aux prises avec une telle scène, mais c’était elle, Jean. Des gens pouvaient faire des choses déraisonnables pour des motifs aussi absurdes, et Ryan avait trop souvent eu la faiblesse de croire qu’il n’en était pas. Pourtant, c’était bien lui, là, arme au poing, qui tenait une femme en joug, qui semblait prêt à tirer, prêt à lui prouver quelque chose. Mais quoi ? Qu’est-ce qu’un agent du FBI pouvait avoir à prouver à une vulgaire tueuse ? C’était décidemment aussi stupide qu’absurde, en effet.

    Comme attendu, Jean se montra à la hauteur. De toute façon, Ryan voyait mal comment une femme de sa trempe aurait pu se laisser ainsi menacer sans avoir la moindre réaction. Jean n’avait rien de ces adversaires que l’on effraie de sa seule arme ; la menace était toujours plus incertaine, toujours plus dangereuse.

    Ainsi positionnée, Ryan admit qu’elle semblait aussi dangereuse que sexy. Il fallait bien lui reconnaître cela, voilà ce que prétendait Ryan en son for intérieur. Autant elle était une meurtrière, autant elle était… attirante. C’était difficilement à admettre, comme c’était difficile à observer, mais elle avait un charisme incomparable que l’agent spécial n’avait que rarement vu chez quelqu’un, et encore moins chez un adversaire. Elle était digne, peut être tout simplement fatale sous tous les aspects que recelait ce mot. Quoi que son regard fût neutre, la sensation qui l’anima fût tout sauf de l’indifférence. Bien au contraire.

      « Toi d’abord. Montre-moi de quoi tu es capable, au lieu de parler. »

    A cet instant précis, Ryan l’affronta de tout son aplomb. Il ne se sentait pas capable de la tuer. Pourquoi l’aurait-il fait de toute façon ? Certes, elle menaçait la vie de beaucoup de citoyens dont il avait à charge la protection, pourtant il ne lui semblait pas qu’elle fût si criminelle que cela. A sa manière, peut être, elle agissait pour le même bien commun que lui. C’était insupportable à penser, mais cela semblait tellement être le cas. Elle ne montrait aucun signe de plaisir retiré, aucune motivation personnelle, elle prenait tout comme un devoir… comme lui ; à la différence évidente que lui, évidemment, n’avait pas pour seul engagement de tuer, tout au contraire même. En théorie, du moins.

      « Tu sais, par avance, que je ne pourrai pas tirer. »

    C’était évident, mais pas seulement pour eux, pour n’importe qui. Comment aurait-il pu décemment abattre une quasi inconnue sur le pont d’un ferry ? Ça n’était pas qu’une question de carrière, mais aussi et surtout de logique et d’éthique. La plupart du temps, Ryan était aussi inoffensif qu’un enfant, alors tirer sans motif, pour tuer comme pour blesser, cela semblait tout bonnement impensable. Mais la question n’était pas tellement là après tout. Ou plutôt, ce n’était pas la réponse qu’il cherchait à obtenir de Jean, car, finalement, ce n’était pas qu’il avait la sensation de devoir lui prouver quelque chose, mais plutôt la nécessité à ce que, elle, le fasse.

      « Mais la question c‘est, est-ce que, toi, tu le peux ? »

    Il arqua un sourcil, pas tellement de défi, mais plus comme de la curiosité, très mal placé en y repensant. C’était un peu curieux comme question, mais la situation en elle-même était atypique. Peut être que Ryan avait vraiment besoin de savoir si elle le pouvait, si elle le ferait, et il croyait fermement qu’elle en était capable et qu’elle n’hésiterait pas, mais cette obsession qu’il faisait autour d’elle depuis qu’il l’avait rencontré lui laissait comme un doute, ou même un espoir, que ça ne soit pas le cas. Pourquoi ? Il préférait n’y pas penser.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyDim 13 Sep - 17:53

    Elle ne pouvait pas tirer. Elle le savait, lui non. Une bavure de ce genre lui aurait apportée les foudres d’Abraham, du code de la Confrérie. Jean pouvait mentir, jouer, blesser et pire encore tant qu’elle exécutait son contrat dans les temps. Hors là, Ryan n’en était pas un. Il n’était pas sur la liste et il ne méritait donc pas de mourir. Cependant, baisser son bras, son arme serait pour elle, un signe de faiblesse. Jean ne pouvait pas lui avouer qu’elle ne pouvait pas le tuer. Qu’il soit une cible ou non. Le fait de tuer un homme peut-être une plaie pour ceux qui ne le supporte pas, et pour d’autres un détail désagréable, pour ceux qui le supporte. Dans le cas de Jean, il s’agit d’un détail, plutôt marquant. Elle connait le nom de la plupart de ses anciens contrats par cœur, la façon dont elle leur a ôté la vie, l’endroit et le jour. Extérieurement elle donne l’air d’être une femme forte, impartiale et froide, insensible. Ce n’est pas vraiment le cas à l’intérieur d’elle-même. Forte et impartiale elle l’est, c’est une certitude. Mais insensible non. Le plus monstrueux des hommes possède un cœur, un talon d’Achille, une souffrance quelconque qu’il dissimule aux yeux des autres. C’est le cas pour Jean. Vous ne verrez rien apparaître à l’extérieur, tout ce cache bien profondément.

    Il fallait qu’elle se montre de taille, elle n’était tout de même pas impressionnée par un simple agent dégainant son arme. Elle en fit donc autant, le tenant à joug, prête à tirer si le doigt de Ryan venait exercer une pression sur la gâchette de son arme. ‘Il ne tirera pas’, elle en était sûr, cette phrase passait en boucle dans sa tête. Il n’avait pas l’aplomb, pas le courage de le faire. Sur ce point là, ils étaient complètement différents. Ryan ne pourrait jamais mettre à mort un homme, même s’il s’agit de la pire pourriture qu’il soit. Alors que Jean n’aurait aucun mal à le faire. Un tueur doit être jugé et condamné, de même qu’un violeur et autres criminels dangereux. Alors puisque la justice ne fait que de leur donner du sursis, il faut bien que quelqu’un fasse le sale boulot à leur place. Et en l’occurrence, la Confrérie et diverses organisation de tueurs à gages étaient là pour.

    « Tu sais, par avance, que je ne pourrai pas tirer. »

    Elle acquiesça d’un signe de tête et d’un léger sourire. Elle le savait oui, et c’est pourquoi elle était entrée dans son jeu. Ryan était trop blanc pour pouvoir commettre un meurtre aussi impunément. Jean n’étant dans aucunes bases de données, il n’aurait pas le moindre mal à se débarrasser d’elle, encore faut-il qu’il puisse la tuer. C’était une chose que Jean trouvait remarquable. Il savait qu’elle tuait sans remords –certes des ordures, mais pour certains cela n’est pas une excuse valable-, et il refusait de lui mettre une balle entre les deux yeux, ou tout simplement de l’arrêter. Il voulait juste la défier, savoir si oui ou non elle aurait la force de lui faire exploser la tête, de le tuer… Comment répondre à cette question ? Officiellement elle répondrait oui, mais officieusement, elle ne pourra jamais savoir avant d’être dans le feu de l’action. Et puis l’abattre comme ça, sur un ferry serait réellement stupide et irréfléchis de sa part.

    Elle écoutait ce que Ryan avait à dire, toujours le bras gauche tendu, son arme à la main. Le bras droit le long de son corps, les yeux rivés sur l’agent. Seules quelques lampadaires éclairés le pont du Ferry. Tout deux au centre, ils avaient l’air de poupées de cires, sans aucuns mouvements, plutôt silencieux. Jean aime les hommes, mais elle n’est pas du genre à se laisser avoir ou déstabiliser pour eux, aussi beau soit il. Et pour être franche, il faut dire que Ryan n’est pas le pire spécimen qu’elle est croisé dans sa vie, bien au contraire. Mais il ne faut pas mélanger les sentiments et le travail, c’est une règle importante que tout le monde devrait suivre à la lettre. La tueuse contracta sa mâchoire à l’écoute de la seconde réplique de Ryan. Que cherche t-il au juste ? Avoir la tête en compote ? Un trou béant dans le crâne. Jean se rendit compte qu’il voulait tout simplement la tester, pousser ses limites. Savoir si elle en serait capable. Jean scruta rapidement le Ferry de ses yeux… personne. Elle pourrait lui tirer dessus maintenant, partir rapidement et ne plus revenir pendant quelques jours, mais ça serait vraiment très stupide.

      « Ne me sous-estimes pas Ryan. Je peux te tuer quand je veux. Seulement tu admettras qu’ici serait stupide. Et c’est toujours plus excitant lorsque votre adversaire est prêt à riposter. »


    Le même sourire enjoué s’afficha sur son visage.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyDim 13 Sep - 18:22

    Je peux te tuer quand je veux. Bien que son visage n’exprima rien de plus que de la fatale neutralité, Ryan souriait intérieurement de ce commencement de réponse. Il n’en était pas aussi sûr qu’elle. Pas seulement parce qu’il gardait le doute qu’elle le puisse véritablement en tant que tel, mais également parce que, quoi qu’il en dise, il ne se serait jamais laissé abattre sans combattre. Et c’était la raison pour laquelle il avait très certainement déjà tué, ou plus simplement tiré, et surtout la raison pour laquelle il était encore en vie. On ne pouvait pas intégrer le FBI en étant simplement heureux de porter une arme et de la décharger dans un stand de tir ; quelques fois, Ryan considérait sa capacité à tuer comme une amertume, une maladie, grandissante et rongeante, un poison lent et corrupteur sans antidote aucun, mais bien des fois également, il savait que cette faculté était son assurance vie, la garantie d’avoir des lendemains, pour recommencer encore et encore.
    Il n’avait pas envie de mourir, bien qu’il n’ait pas tout à fait envie de vivre non plus.

      « Très bien. »

    Ce fût la seule conclusion à laquelle il parvint. En vérité, tout ce qui faisait de lui un agent spécial s’évanouissait progressivement sous le couvert de la nuit. Ce n’était pas l’agent spécial O’Connel face à une criminelle, c’était Ryan face à Jean. Et Ryan, ici et maintenant, avait des choses à certifier, des choses à se prouver ou à se voir prouver. Et son renoncement était ainsi quasi nul. Ce fût ce qui lui permit - malheureusement sans doute - d’avoir le comportement le plus stupide et en même temps le plus vrai et le plus spontané de toute sa carrière, au mépris même de tous les protocoles chers à ses supérieurs.

    Levant le canon de son arme jusqu’à ce que la ligne de tir flirte avec le ciel, il tira. La détonation fit grand bruit et l’agitation du ferry se faisait déjà pressentir. Dans toute sa neutralité habituelle, Ryan gérait la situation avec un flegme impeccable. Son bras s’allongea tout aussi vite dans la direction de Jean, et il arma son revolver en tirant le chien. Son souffle était régulier, les battements de son cœur également, et tout en lui n’était que sérénité et presque décontraction. Néanmoins, l’œil malin, un voile d’ombre demeurait devant ses yeux.

      « Alors défends-toi. »

    Les mots avaient coulé de ses lèvres comme un défi, une provocation, et Ryan était conscient de ce qu’il enclenchait. En fin de compte, les choses se déroulaient tellement vite qu’il n’avait qu’à peine eu le temps de mesurer l’impact certain de son acte. Mais il en avait connu des situations semblables, plus dangereuses encore, plus démentielles, et des approches de déséquilibrés plus terribles, bien plus encore, mais jamais il n’avait été à l’origine. Tout ce qui comptait néanmoins était la maîtrise qu’il avait de son domaine et, en l’occurrence, il ne manquait d’aucune recoure pour contenir les tenants comme les aboutissants d’une telle manœuvre..
    D’une voix dégagée, et s’apprêtant en tant que tireur d’intervention fédérale, il reprit finalement sous les yeux des badauds s‘étant approchés à la hâte dans une curiosité absolument malsaine :

      « FBI. Jean Mills, je vous somme de vous rendre sur le champ sous peine de devoir ouvrir le feu. »

    En son for intérieur, Ryan respirait l’appréhension, peut être parce qu’il savait qu’il commettait une erreur monumentale, mais, au-delà de cela, c’était l’excitation qui le gagnait, de ces excitations incompréhensibles et presque folles qui vous possèdent totalement. La seule certitude qu’il gardait désormais, c’était que le jeu venait de prendre son commencement et que leur petite discussion tranquille et civilisée touchait à sa fin.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyDim 13 Sep - 18:50

    [jusitfy]Les événements s’enchaînèrent très vite. Et cela ne déplut pas à Jean. Les choses étaient différentes. Maintenant que Ryan avait enclenché le jeu, qu’il la menaçait réellement avec une arme, Jean pouvait l’abattre sur le champ. Les règles sont simples. Tant que votre adversaire ne tente pas de vous nuire, la Confrérie interdit tout homicide. Mais lorsque les choses changent, qu’il vous menace en se servant d’une arme, alors là vous avez les pleins pouvoirs. Vous pouvez les éclater les deux genoux sans préjudices. Jean souria aux paroles de Ryan. Elle pensa un moment qu’il était fou et complètement retardé. Mais vraisemblablement, il voulait se prouver quelque chose. FBI. Jean Mills, je vous somme de vous rendre sur le champ sous peine de devoir ouvrir le feu. Le coup de feu tiré par son arme intrigua plusieurs passants curieux, heureusement peu nombreux et assez loin. Impossible pour eux d’identifier nos deux cinglés sur le pont du Ferry, et encore heureux. Jean n’avait aucun problème avec le fait d’exécuter un contrat en public, tant qu’elle n’était pas entièrement à découvert. Ryan avait commencé, il allait la trouver. Elle lui sourit d’un air de dire : arrêtes moi si tu peux.

      « Je t’en prie… Appelle-moi Fox.»


    Son doigt exerça une pression sur la gâchette de son Desert Eagle. La balle, longue et fine fut propulsée à une puissance de 2.5 Joules en direction de Ryan. Sa balle le manqua volontairement de peu, environ quelques centimètres. Jean pensait passer une soirée tranquille, mais de toute évidence cela n’existe pas dans son milieu. Elle était maintenant à plusieurs mètres de Ryan, sur une passerelle située sur le pont du Ferry, à environ un mètre cinquante du sol. À moitié protégée par un contour en acier portant le nom du Ferry. Jean regarda le pont, Ryan avait du en faire autant qu’elle. Pourquoi le tuer maintenant si on peut faire durer le plaisir ? Pensait-il réellement qu’elle allait se rendre. Non, il n’est pas stupide à ce point. Seule l’issue n’était pas prévisible. Soit ils s’en ‘sortaient’ tous les deux, et ajoutés cette rencontre dans leurs palmarès, soit l’un des deux se faisait blesser, voir tuer. Jean misait sur elle, comme à chaque fois. Rares sont les fois où elle se fait blesser lors d’une exécution, et au final elle arrive toujours à ses fins.

      « Tu m’épates mon lapin, je ne pensais pas que tu aurais eu le cran de faire ça, surtout en public.»


    La tueuse jeta un coup d’œil furtif aux cinq passants agglutinés devant le ferry, en train de regarder la scène. Elle sourit et chargea son arme. Ne voyant pas Ryan elle décida de sortir de la passerelle et passa par un petit passage plus en hauteur, une sorte de pont conduisant aux terrasses supérieures. Elle se blottît contre une rambarde épaisse et métallique en examinant les lieux. Jean pensa un instant qu’elle aurait pu tomber sur mieux, et plus facile. Un agent du FBI devait être une plaie à abattre, et les conséquences médiatiques et professionnelles chiantes et lourdes. Mais tant pis, s’il persistait, elle n’aura d’autres choix que de lui régler son compte… et passer à autre chose. [/justify]
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyLun 14 Sep - 13:31

    Contrairement à tous les réflexes attendus d’un agent spécial du FBI, Ryan n’eut pas la moindre réaction quand il eut compris qu’elle allait tirer. L’abattre ? Personne n’aurait su dire pourquoi, et surtout pas lui, mais il demeura convaincu qu’elle ne le tuerait pas. Il ne parvenait pas à savoir comment cette certitude était venue se loger dans son esprit, mais elle était là. Ce fût la seule raison qui lui permit d’affronter Jean sans ciller, patient, car il savait. Et d’ailleurs, tout était étrangement plus facile à aborder lorsque l’on savait, lorsque l’on était en connaissances de causes, qu’importe que ce savoir soit tangible ou juste le fruit d’une belle fiction, tant que la conviction se muait irréversiblement en certitude. Même la mort ; non pas qu’on était certain de ne pas mourir, personne ne le pouvait, mais plutôt quand on était certain de vivre encore… que ce fût dans la seconde, la minute, l’heure ou l’année qui suivait.
    Néanmoins, et quoi qu’il tenta de faire bonne figure, Ryan fût atterré un bon moment par la balle qu’il manqua d’essuyer. S’il n’avait pas bouger d’un cil, son cœur, en revanche, battait à tout rompre dans sa poitrine. Comme chaque fois qu’on lui tirait dessus, l’adrénaline et l’instinct de survie prenait le dessus, mais lui qui avait toujours l’habitude de n’en réagir que plus vite fût pour le moins angoissé à l’idée d’avoir attendu cette balle sans rien faire pour tenter d’y parer. A ses yeux, cela relevait du suicide, et des questions qu’il pensait aussi absurdes que « Est-ce que j’aime la vie ? Est-ce que je veux vivre ? » lui vrillèrent violemment l’esprit.

    Même si Jean n’en aurait certainement pas eu besoin, elle parvint à s’enfuir durant ce laps de temps complètement intemporel. Toujours dans sa position d’agent fédéral dans la force d’intervention, il fût rappelé à la réalité par l’agitation des badauds, sur le côté. En croisant leurs regards successifs, Ryan revint brutalement à ce qui l’intéressait véritablement, et ce fût en cherchant Jean des yeux sans la voir que tous ses instincts de « flic » reprirent le dessus.

    S’élançant vers la passerelle, arme au poing, Ryan plongea la main dans la poche de sa veste et en ressortit son téléphone cellulaire. Contre toute attente, il l’éteignit. Il savait que les deux coups de feu tirés allaient implacablement amener la police, et, en ayant divulgué sciemment son nom, il devrait répondre de ce fait. Il ne s’en inquiétait pas du tout, mais voulait simplement ne s’en occuper qu’en temps voulu.
    En attendant, ce qui le préoccupait, c’était Jean. Pour la tuer ? L’arrêter ? Pour quel motif ? A vrai dire, il ne savait rien de ce qu’il ferait, ne sachant qu’une chose, qu’il voulait la retrouver.

    Braquant son arme à bras tendu devant lui, Ryan fût plus prudent une fois parvenu à la passerelle. En observant alentours, il se rendit compte que l’obscurité l’empêchait de voir véritablement à plus de vingt mètres autour de lui. D’ici, les coins terrés étaient plus nombreux encore que sur le pont. Balayant un cercle de trois pas de rayon, il finit par relever le canon de son arme jusqu’au cheminement conduisant aux ponts supérieurs. Vérifiant par trois fois qu’elle n’avait pu descendre plus bas, il s’engouffra dans le passage et monta les marches quatre à quatre. Ce fût presque parvenu à la moitié, qu’il se colla de dos à la paroi. Dans cette position, il braquait son arme sur toute la surface qui surplombait l’escalier, c’est-à-dire là où il se rendait. Si une embuscade était tendue, c’était toujours à l’arrivée des escaliers.
    D’ailleurs, pour n’être que trop au fait de ce genre de pratiques, Ryan redescendit. Il fit le tour du pont et emprunta le chemin à la stricte opposée, mais ne conduisant qu’au même endroit. Une fois sur le pont supérieur, et s’étant assuré qu’il n’y avait qu’encore moins de monde ici qu’en bas, il s’engagea dans la pénombre défaite par les projecteurs intérieurs du ferry. Faisant le tour de la vaste cabine abritée, il parvint au premier escalier. Il sut qu’il avait eu raison dans sa manœuvre en découvrant la silhouette d’ombre à peine découpée dans la nuit.

    Soigneusement et silencieusement, il rangea son arme et approcha. Sur les derniers pas qu’il eut à faire, il sut qu’il ne pourrait miser plus longtemps sur la non alerte de Jean et entreprit alors de boucler différemment son approche. Au lieu de jouer de trop de surprise et de l’attaquer alors qu’elle lui tournait le dos, il la saisit à l’épaule suffisamment sèchement pour qu’elle se tourne vers lui et la plaqua aussi fermement à la paroi du ferry.
    Il se saisit finalement de ses poignets et les plaquèrent de la même manière de part et d’autre de sa tête. Il insista une nouvelle fois, et encore, sur la main renfermant l’arme de Jean, jusqu’à ce qu’elle lâche. Dents légèrement serrés, il lâcha :

      « Je croyais que tu pouvais me tuer quand tu voulais. »
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyLun 14 Sep - 18:38

    La mort, Jean y pense souvent, pour ne pas dire tous les jours. Cela fait malheureusement partie de sa vie, plus que quiconque ici, mise à part les agents et autres tueurs, mais il faut avouer que cela ne fait pas la majorité de la population. Il n’y a rien de rassurant dans le fait de mourir. Les croyants dirons qu’il y a quelque chose, que si vous êtes bons, Dieu vous accueillera dans son royaume, d’autres croient en la réincarnation. Jean pense simplement que lorsqu’on meurt, on meurt, on fini soit dans un cercueil bouffé par les asticots, soit en cendre dans une urne qu’on foutra en l’air au bout de dix ans. Elle y pense constamment, peut-être parce qu’elle tient plus à la vie que pas mal de monde à New-York. Le fait de voir la mort de si prêt chaque jour, vous ouvre les yeux un peu plus à chaque fois. Mais ce soir, elle s’était promis de ne pas tirer sur un homme. Chose ratée et apparemment impossible à respecter. La balle passa à quelques dizaines de centimètres de la tête de Ryan. Qui ne bougea pas d’un poil. Jean le jugea trop sûr de lui. Elle aurait pu vouloir réellement le tuer, ça n’aurait rien changé, il était persuadé qu’elle ne lui tirerait pas dessus. Sur le coup il n’avait pas tord, seulement le fait d’être aussi confiant au sujet de son adversaire n’est pas un atout, bien au contraire. Après son tir, Jean eut le temps de s’éloigner, monter sur une passerelle et attendre que Ryan émerge. Cela ne prit que quelques secondes. Du haut de son perchoir, elle pouvait voir les curieux autour du ferry, les yeux exorbités. Jean jura intérieurement, toujours là aux mauvais moments. Heureusement, l’obscurité était en leur faveur, ça leur sera difficile de les décrire. Certains décidèrent de passer leur chemin, de toute façon dans cette ville, la plupart avait déjà vu des évènements similaires, et les hommes ont souvent peur d’être trempés dans quelque chose de malsain. Au maximum, dans cinq minutes il n’y aurait plus personne… ou toute une cavalerie de flics à Staten Island.

    Jean monta sur le pont supérieur en passant par un petit pont, en bois, assez vieux mais heureusement silencieux. Elle se blottit contre la paroi, avec une vue imprenable sur le pont inférieur. ‘Merde’ se surprit-elle à penser. Elle ne le voyait pas, ni en bas, ni sur les côtés du Ferry. Dos au reste du pont, elle s’apprêtait à se retourner quand elle sentit une pression, plutôt violente sur son épaule. Elle aurait du s’en douter, le FBI est doué pour ce genre de coup. Il n’avait pas son arme à la main, et bien que suffisamment forte pour rivaliser avec un homme, prise par l’effet de surprise, elle ne put rien faire, ni riposter. Ryan la plaqua fermement contre cette foutue paroi en saisissant ses deux poignets. Sa tête heurta la paroi et elle grimaça sur le coup. La pression qu’il exerçait sur sa main gauche la fit lâcher son arme au sol. Les poignets à hauteur de sa tête, ses mains étaient bloquées, et tout son corps entre la paroi et Ryan. Elle contracta sa mâchoire et tenta, en vain de bouger ses poignets. Jean regarda son arme au sol avant de revenir à son adversaire. « Je croyais que tu pouvais me tuer quand tu voulais. » Cette phrase la fit rire.

      « Je pourrais te tuer, là, tout de suite. »


    Elle sourit, d’un air plutôt malsain et monta sa jambe –seule partie de son corps encore mobile- jusqu’à l’entre-jambe de Ryan. Non, elle ne va pas frapper où vous pensez. Jean descendit sa jambe et dans un mouvement rapide et sec, frappa la jambe de Ryan, en lui provoquant une douleur assez forte au quadriceps. Ce qui eut pour effet de faire lâcher la prise que Ryan avait sur elle. Plutôt satisfaite, elle s’approcha de lui. Une forte envie de lui remettre un coup lui démangeait. En plein dans les côtes, histoire de faire durer la scène. Et c’est ce qu’elle fit, pas exactement à cette endroit, mais elle lui donna un bon coup, violent.

      « Mais il se peut que je n’en ai pas envie. »
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyLun 14 Sep - 19:11

    Cette fille était complètement fêlée ! Non mais il fallait la voir rire, aussi froidement qu’il en était possible, devant les quelques mots que venait de lui servir Ryan. C’était terrifiant. Oui, terrifiant et pathétique. Et le pire, c’était que même à avoir fréquenté les pires tueurs en série qui soient, les plus déséquilibrés même, Ryan se sentait déstabilisé par de telles réactions. Il était déroutant d’absorber une telle attitude en réponse, de n’avoir qu’une suffisance malsaine et pervers en guise de réponse, et de devoir s’en contenter comme une promesse que seul le Diable aurait pu faire. Et Dieu sait - justement - que si Ryan avait été un minimum croyant, il aurait sans doute vu en Jean et en son comportement celui d’un démon. Et c’était plus encore dans ces moments-là qu’il ne voyait en elle qu’une tueuse de sang froid, sans morale ni justice.

    Sans jamais quitter son regard des yeux, Ryan ne vit pas venir le coup qu’elle lui porta. Ou plutôt, le double coup qu’elle lui asséna ; car si l’on pouvait légitimement entrevoir que son atteinte à toute la partie de haute de sa jambe fût particulièrement douloureuse et le laissa légèrement replié en deux, mains sur la zone, ce fût tout ce qui précéda qui eut un impact bien plus fort encore, et tout aussi inattendu.
    Jean, ou Fox, ne l’avait pas approché comme on pouvait l’attendre d’un adversaire. Elle aurait pu frapper, directement, mais cette seconde, sûrement involontaire, durant laquelle son ascension fût tout sauf hostile eut suffi à semer un doute étrange dans l’esprit de l’agent. Incapable de se concentrer tout à fait, ce fût bien quand elle reprit ses droits de tueuse sans compromis que Ryan laissa échapper un grognement d’entre ses lèvres en se reculant.

      « Putain de garce de… »

    Serrant les dents, Ryan releva la tête en sentant un second coup lui venir. D’ailleurs, il n’eut pas du tout tord sauf qu’il n’eut pas l’occasion de réagir. La réplique de la première atteinte fût bien plus cassante encore et l’agent spécial mit un genou à terre. Il jura plus que nécessaire en s’efforçant pourtant de garder les lèvres closes, et si la douleur lui amena que trop vite la colère, ce furent les mots que Jean lui accorda finalement qui en finirent de le laisser sans riposte.

    Se redressant comme se jetant sur elle, Ryan la saisit aux épaules afin de la ramener juste assez vers le sol pour lui asséner un coup de genou dans l’abdomen. Qui a dit qu’il existait un principe selon lequel un homme ne devait jamais, absolument jamais, frappé une femme ? Car, oui, cela faisait très mauvais genre. Et pourtant, Ryan avait tout sauf l’intention d’en rester là, car autant il pouvait sembler si peu capable de faire du mal à une mouche, autant il n’existait aucun proverbe - dixit lui-même - à la con qui le défendait de lui faire du mal, à elle.

      « Il se peut que tu n’aies pas le choix. »

    Lâchant sa réplique comme un couperet, il ne s’était pas passé plus d’une seconde entre son premier coup et celui qui suivit. S’étant légèrement déplacé de côté après sa première manœuvre, Ryan saisit Jean autant à la nuque qu’à la taille afin de l’envoyer avec toute la fermeté qu’on attendait d’un adversaire vers la rambarde qui protégeait quiconque - soit disant - d’une chute dans les escaliers. La mâchoire de l’agent était alors si serrée qu’elle lui en devenait douloureuse, mais ni cette souffrance ni celle qu’il ressentait à la jambe n’était suffisante pour lui faire oublier ce qui l’occupait véritablement à cet instant.
    Et c’était à cent lieues de cela.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyLun 14 Sep - 21:33

    Non Jean n’est pas fêlée, juste froide c’est tout. Bon légèrement sadique et insensible sur les bords mais bon. Après le coup de genou assez douloureux à son quadriceps, Jean en profita pour lui en infliger un second, avec que l’agent ne se relève et décide de lui rendre ce qu’elle venait de lui donner. Les jambières, souples et légères étaient assez utiles, plus qu’une simple paire de chaussures de sports. Certes peut agréable à cause des lanières en cuir à l’intérieur, mais si pratique et raide pour donner des coups. Le sourire que Jean avait il y a quelques secondes s’effaça rapidement. Sans aucunes expressions, les traits lui donnaient une apparence dure et froide. Elle restait quelques pas en retrait, histoire de ne pas se jeter dans la gueule du loup. Il faut toujours être à une certaine distance de son adversaire. Cela ne marche pas à chaque fois, mais ça au moins le mérite de vous laisser un peu de répit avant l’attaque. Et voilà qu’il devenait vulgaire. Jean le regardait se tordre de douleur au sol. Elle n’y trouva là aucun plaisir. Mais vous savez elle n’est pas sans cœur, torturer et abattre un homme ne l’a fait pas éclater de rire. Seulement avec Ryan c’est différent, ils se cherchent, c’est une sorte de jeu, ce n’est pas une mise à mort.

    Elle s’apprêtait à répliquer, Jean ne sentit pas le coup venir. Ryan l’a ramena au sol en lui infligeant des coups de genoux, peu agréable à l’abdomen. Il fallait s’en douter, ce n’est pas un bisounours qui va essuyer des coups dans la gueule sans riposter. Ne pouvant pas faire grand-chose à par subir pour le moment, elle contracta ses muscles afin de ne pas trop souffrir, du moins un peu moins. La Confrérie a des méthodes d’apprentissages très hard, et assez violents. Ce n’est pas pour rien que ces tueurs font partis des meilleurs, ils sont entraînés à pas mal de chose. Le corps à corps sur le pont d’un ferry en pleine nuit n’est pas différent d’un entraînement, seul l’adversaire change. « Il se peut que tu n’aies pas le choix. » Ce type est cinglé. Il lui donnait l’impression de ne pas avoir peur de ce que Jean pouvait lui faire. Pourtant Dieu sait à quel point elle pouvait être cruelle quand elle le voulait. Elle faisait davantage sortir son mauvais côté que le meilleur. Une question de fierté, mais surtout une grosse carapace carabinée.

    Jean stoppa un coup de Ryan, et inversa les rôles. Elle repoussa l’agent et le plaqua au sol en quelques secondes, comme lui l’avait fait il y a peu. Elle se plaça à califourchon sur lui et lui donna un coup de point bien placé au visage, puis un second. Jean lui bloqua les deux mains violement avant de se pencher pour lui murmurer.

      « Tu veux vraiment mourir O’Connel. Ou veux-tu te prouver quelque chose ? »


    Elle se redressa et lui donna un nouveau coup. Toujours sur lui, elle glissa sa main dans sa jambière et en sortit un couteau papillon dissimilé dans l’une de ses ‘poches’ intérieurs. Une roue de secours en cas d’imprévu comme celui. Elle le ‘déplia’ en quelques secondes et le plaça au niveau de la gorge de Ryan. Jean contracta sa mâchoire mais ne fit rien. Son poing fortement serré au tour du manche de son couteua.

      « Tu doutes encore du fait que je puisses te tuer quand je veux? »
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyLun 14 Sep - 22:52

    Aussi loin que remontent ses souvenirs, Ryan n’avait pas souvent frappé une femme. Non pas parce qu’il trouvait forcément cela amoral, ou inéquitable (ce qui était biologiquement stupide quand on pensait sur le dos de quel genre de types chétifs il était déjà tombé dans la famille des tueurs en série), mais plutôt parce qu’il avait justement eu plus souvent à faire à des hommes qu’à des femmes. D’autant que les femmes étaient souvent moins brutales et moins frontales, plus méticuleuses et plus respectueuses de leur propre intégrité physique. Il en avait connu une qui, justement, ne jurait que par le soin qu’elle apportait à ses actes de violence qui, en dehors de leur exécution, étaient d’une propreté insoutenable.
    Avec Jean, il n’éprouvait aucune difficulté à cogner, et surtout à cogner aussi fort qu’il le voulait ; elle ne lui donnait qu’encore moins le sentiment de frapper une femme, peut être aussi parce qu’elle avait tous les comportements, et toutes les audaces, que l’on pouvait attendre d’un stéréotype masculin.

    En outre, il sembla qu’elle encaissât beaucoup mieux que lui. Ou plutôt, elle lui assénait beaucoup plus de coups, tant et si bien qu’il aurait fallu commencer à se demander s’il ne faisait bien que vouloir les encaisser et les rendre, peut être. Ce fût d’autant plus flagrant quand Jean le jeta au sol et s’installa en position de force au-dessus de lui. Les coups de poing qu’elle lui lança au visage furent saisissant. Inutile de dire qu’il aurait pu riposter, esquiver, ou juste se protéger, pour le moins, mais le sang qui coulait de ses lèvres dans sa bouche lui paraissait soudainement et curieusement trop délectable.

      « Tu veux vraiment mourir O’Connel. Ou tu veux juste te prouver quelque chose ?
      - La ferme, et frappe ! »

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle ne manqua aucunement de le faire quand elle se fût à peine redressé et le souhait étrangement masochiste de Ryan fût tout bonnement exaucé dans la seconde qui suivit. Si rapidement même qu’il ne fût pas sûr qu’elle l’ait véritablement entendu. En vérité, cela n’enlevait rien à la sorte de folie que recelait ses propos. Dans le feu de l’action, c’était même complètement contraire à tout ce que l’on pouvait attendre d’un tant soit peu d’instinct de survie. Encore que, elle n’attentait pas tout à fait à sa vie… du moins, pas cette seconde-là. Il n’en était pas autant de la seconde qui suivit.

    Humectant ses lèvres du goût âpre de son sang, Ryan ne se défendait toujours pas devant la menace dont Jean faisait preuve envers lui. Il la laissa dévoiler sa lame sans jamais la quitter du regard, et le fait même qu’il le fasse avec ce voile sombre devant les yeux révélait comme une sorte de défi, une provocation. Elle n’était pas au bout de ses surprises si elle croyait avoir tout compris des volontés de souffrances, de vie et de mort de l’agent spécial Ryan O’Connel (ce qui aurait d’ailleurs été vrai pour n’importe qui le connaissant vraiment).

      « Fais-le. »

    En signe d’insistance, il inclina légèrement la tête sur l’arrière, comme ne présentant sa gorge à sa lame qu’un peu plus. Ce geste d’ostentation ne l’empêcha pas de garder son regard profondément ancré dans celui de Jean, comme incapable de la lâcher des yeux, ne serait-ce qu’une seconde. Et c’était exactement cela, il ne pouvait s’en défaire.
    Et, quelque part, Ryan savait que son attitude n’était que le reflet d’un désespoir à force d’obsession.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyMar 15 Sep - 17:31

    Autrefois elle se demandait ce qu’elle avait fait au bon Dieu pour mériter ça. Pourquoi devoir soit disant servir une cause, tuer des hommes pour une phrase aussi stupide que réaliste. Tuer un homme pour en sauver des centaines, cela en valait le coup, mais pourtant savoir que vous avez la vie d’un homme entre les mains peut effrayer. Jean était assez jeune en entrant à la Confrérie, elle avait déjà passée la vingtaine d’une ou deux années. Contrairement aux autres recrues qui entrent vers les 25-28 ans. Jean apprit vite, elle essuya des coups, mais après avoir compris la devise de cette organisation, plus rien d’autre ne comptait. Devoir se forger une carapace pour se protéger, ce n’est pas simple. Surtout quand d’années en années, vous perdez tout contact avec ceux qui vous sont le plus cher. La seule récompense est de se dire que votre cause est juste et que si vous ne le faîte pas, certaines personnes, innocentes pourraient payer le prix de vos doutes, de vos faiblesses. Jean a donc depuis pas mal de temps l’habitude de se prendre des coups et se battre avec des hommes. Pourquoi se retenir parce qu’une femme est en face de soi ? Non, dans ce genre de milieu, une femme peut-être aussi dangereuse et mortelle qu’un homme, si ce n’est plus.

    Alors frappa, elle le frappa de ses poings au visage, le gauche, encore et encore. Le sang de Ryan commença à couleur le long de sa bouche, et sa réplique, entre deux coups ne fit qu’accentuer la violence qu’elle lui portait. Elle finit par cesser et par saisir son arme blanche dans sa jambière. Elle plaça la lame luisante sous la gorge de Ryan, sans forcer, juste en exerçant une légère pression. Il ne se défendait pas, n’essayait même pas la stopper, de la renverser ni même de la désarmer. Son comportement intriguait déjà Jean, mais ceci encore plus. Le fait de ne pas savoir ce qu’il attendait d’elle l’exaspérait. Voulait-il réellement mourir ? Ou simplement voir si elle en était capable. De toute façon, que ce soit l’une ou l’autre, ces raisons sont stupides et suicidaires. Ryan ne la quittait pas des yeux, ne serait-ce une seconde. Il la fixait, droit dans les yeux, la laissant le menacer avec autant de facilité. L’agent inclina sa tête en lui disant de le faire. Elle accentua sa prise sur le manche de son arme et contracta une nouvelle fois sa mâchoire. Toujours sur lui, elle avait le choix entre l’égorger, tout de suite et le voir se vider de son sang sur le pont supérieur de ce Ferry, ou bien ne rien faire de stupide. Cela n’avait rien de drôle pour elle, la vie est une chose précieuse. Une chose qu’il ne faut pas vendre à n’importe qui pour tester ses limites. Elle planta le couteau violemment, à quelques centimètres de la gorge de Ryan, sur le sol du pont.

      « Hors de question. Tu n’en vaux pas la peine. »


    Elle se releva, le visage froid. Elle ne pouvait pas le tuer, elle le savait. Pas comme ça, pas maintenant et pas volontairement. Elle n’aime pas le fait qu’on veuille la tester, ou encore qu’on tienne à mourir au point de se jeter dans la gueule du loup. C’était trop facile. Elle se fichait de ce que pouvais sentir Ryan – du moins elle s’en persuadé – mais de là à se conduire aussi mal, non. Jean n’est pas une meurtrière qui prendrait son pied à égorger un homme au sol. Mais Ryan avait l’air de croire que cette solution de faciliter lui convenait. Jean ne tue que sur contrat, exclusivement sur les ordres de la Confrérie, pas par désir. Elle retira son manteau qu’elle jeta sur son pistolet.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyMar 15 Sep - 18:02

    Il n’était pas fou. Ryan savait qu’il y jouait sa vie. Mais si Jean était véritablement honnête dans ce qu’elle disait, et si elle était réellement fidèle au devoir qu’elle prétendait servir, alors elle ne le tuerait pas. En tous les cas, pas maintenant. Il n’avait rien fait qui justifiait un assassinat froid ; aucun contrat ne pesait sur sa tête, il n’avait tué aucune personne qui fût susceptible d’être vraiment considérée comme innocente et, surtout, il ne donnait absolument pas l’impression de menacer la vie de cette tueuse insatiable. Si l’intégrité de Jean n’était pas que le produit d’une fiction, elle aurait beau le cogner autant qu’elle le voudrait, elle ne pourrait engendrer sa mort.
    Et ce n’était que cela le défi que Ryan lui lançait. Prouve-moi que ce que tu dis est vrai, disaient ses yeux. Prouve-moi que tu ne tues pas par plaisir mais par nécessité. Si Ryan ne pensait pas être défait de toute forme de culpabilité, il n’avait en revanche donné aucune raison valable pour être abattu de sang froid. Et c’était là-dessus que se fondait son intime certitude qu’elle ne ferait rien.

    Néanmoins, il eut la sensation plusieurs fois qu’elle enfonçait sa lame dans ses chairs. Imperceptiblement, presque, comme une sorte de tentation. Cède, aurait-il aimé lui confier. Mais Ryan avait indubitablement confiance en l’idée qu’il se faisait de Jean. Et, en cet instant, elle ne se rendait pas compte qu’elle gagnait la confiance, et sûrement le respect, de l’agent spécial.

    Quand elle planta le couteau dans le bois du pont à quelques centimètres seulement de sa gorge, le cœur de Ryan rata un battement. Tu es complètement fêlé, O’Connel, s’asséna-t-il par deux fois sans bouger. Et tandis qu’il la laissa se redresser et l’écouta patiemment, Ryan prit plusieurs secondes pour déglutir péniblement. Quand Lester apprendrait cela… ou plutôt, s’il l’apprenait. Oui, mieux valait encore que Lester ne l’apprenne pas, ou cette histoire de tueuse mystérieuse le dérangerait véritablement. Et pourtant.

    Quand elle se fût rien qu’un peu éloignée, se défaisant apparemment de son manteau pour une obscure raison, Ryan se redressa d’abord sur ses coudes avant de péniblement se remettre sur ses jambes. La douleur lancinante dans sa cuisse était plus dérangeante qu’autre chose, mais les coups qu’il avait essuyés au visage lui laissaient l’amertume du sang sur les lèvres et la langue. En effleurant sa pommette, il grimaça. La bonne nouvelle, c’était que cela n’était rien de très grave, la mauvaise, qu’il allait devoir expliquer comment un agent spécial avait pu prendre autant de coups sans réagir. En admettant qu’on apprenne qu’il n’avait pas réagi.

      « Tu ne défends pas assez ton côté droit quand tu frappes. »

    Crachant son sang sur le pont du ferry, Ryan se redressa afin de poser les yeux sur Jean. Sérieusement, oui, il était bien en train de lui annoncer l’endroit où il aurait dû attaquer s’il l’avait fait. Elle l’attaquait systématiquement sur la gauche, que ce soit à l’arme à feu comme à mains nues. Ce fait, d’être gaucher ou droitier, le FBI leur apprenait à utiliser leur coup considéré comme « faible », c’était la raison pour laquelle Ryan avait été entraîné le plus souvent à tirer avec la main gauche et à se battre de même. C’était aussi une façon de ne pas créer de faille et d’établir un équilibre de défense comme d’attaque.

      « Mais, entre nous, tu frappes bien pour une fille… »

    Il ricana, un peu comme pour une bonne plaisanterie. Ryan avait le plus souvent un humour acceptable et communément admis, mais il y avait des soirs comme ça où n’importe l’aurait fait rire, quitte à ne d’ailleurs faire rire que lui. Il vint finalement essuyer le sang au bord de ses lèvres et remit sa veste en place, comme après s’être légèrement agité, afin de recouvrir son allure première.
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MessageSujet: Re: Entretien avec une Tueuse [Terminé]   Entretien avec une Tueuse [Terminé] EmptyMar 15 Sep - 20:50

    Jean ne prend aucun plaisir à tuer un homme, elle trouve même cela navrant de devoir en arriver là, de voir à quel point l’humanité est foutue. C’est navrant de devoir se lever un matin et de devoir aller exécuter un homme parce que c’est une pourriture finie, sans moral, scrupules et remords. Pour elle la vie est importante, c’est la clef de tout. Malheureusement beaucoup de gens ne savent pas la chance qu’ils ont. À côtoyer la mort de si près tous les jours, elle sait de quoi elle parle. Mais on ne va pas polémiquer là-dessus toute la nuit. Jean se releva après avoir planté sa lame à quelques centimètres de la gorge de Ryan. Elle ne plaisantait pas. Là elle ne pouvait pas le tuer mais il était trop sûr de lui. Si un jour son nom tombe, elle sera obligée d’obéir, que cela lui plaise ou non.

      « Ne vas pas croire que lorsque ton nom tombera, je ferai comme ce soir. »


    A supposer que son nom tombe un jour. Car cet agent n’a rien de crapuleux, il n’est pas corrompu et tente de faire de son mieux dans un monde rempli d’injustice. Ryan O’Connel n’a donc pas sa place parmi le nombre impressionnant de cibles de la Confrérie, ni d’aucunes autres organisation d’ailleurs. Mais rien n’est impossible. Jean attacha ses cheveux à l’aide d’un élastique à son poignet. Elle le sentit reprendre pieds, peut-être difficilement à cause du coup à quadriceps, mais il n’allait pas riposter, il n’est pas complètement cinglé. Cette rencontre, comme toutes celles précédentes ne reviendrait pas aux oreilles de la Confrérie. Si cela devait arriver Jean serait forcer de prendre des distances, encore plus qu’elle ne le fait aujourd’hui, et de se méfier. Même si Ryan ne cherche –pas encore- à savoir pour qui elle travaille, de son côté la Confrérie pourrait ne pas être aussi clémente.

    Après s’être quelque peu arrangé, elle récupéra son manteau au sol, qu’elle remit. Ainsi que son arme qu’elle replaça entre son jean et son dos, à l’aide d’une attache à sa ceinture. Elle écouta Ryan parler. Et il n’avait pas tord. En tant que gauchère, son premier réflexe est de se servir de sa main gauche, de tirer et de frapper avec. Elle n’avait jamais vraiment posé à protéger son flan droit, pour la simple raison qu’elle n’a jamais eu de problème avec cela avant. Elle pensa que si jamais il avait riposté, il aurait frappé à droit, la partie de son corps non protégée. Elle comprit rapidement le but de sa démarche –désagréable pour la tueuse-, il voulait simplement la tester elle. Savoir si oui ou non elle pouvait abattre un homme sans contrat. Si oui, cela aurait voulu dire qu’elle mentait sur toute la ligne. Hors elle lui prouva que ce n’était pas le cas.

      « Je tâcherai d’y penser la prochaine fois. »


    Elle lui sourit légèrement. « Mais, entre nous, tu frappes bien pour une fille… » Elle arqua un sourcil avant de rigoler. Il valait mieux pour elle qu’elle sache se défendre et avoir autant de répartie qu’un homme. Sinon on ne lui donnait pas plus de six mois. Prête à partir elle s’approcha de lui après avoir récupéré son couteau au sol, tirant un bon coup pour le déloger du bois du pont du Ferry. Elle lui jeta un petit regard ironique avant de descendre par là où elle était montée. Comme elle le pensait, les curieux avait décampé…



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